Les responsables du Front des forces socialistes (FFS) ont choisi la même placette que celle où a été proclamée la création du parti le 29 septembre 1963 pour marquer cet événement. Le cinquante-cinquième anniversaire de la création du FFS a donc été, hier samedi, une occasion pour qu'il renoue avec les meetings populaires et surtout avec les marches, puisqu'hier, les militants et sympathisants du plus vieux parti d'opposition ont battu le pavé dans la ville des Genêts. Cet anniversaire, célébré de manière assez grandiose dans la ville de Tizi Ouzou, a été marqué donc par la tenue d'un meeting au niveau de la placette de l'ancienne mairie (actuel musée communal), d'une cérémonie de recueillement et dépôt de gerbes de fleurs à la mémoire des anciens militants du FFS au cimetière de Mdouha, ainsi qu'une marche à partir du siège du parti vers le siège de l'ancienne mairie. Afin de conférer une grande dimension à l'événement, c'est le premier responsable du parti, à savoir Mohamed Hadj Djilani en personne, qui a présidé la commémoration en présence de plusieurs cadres, élus et militants du parti dont Ali Laskri. Mohamed Hadj Djilani a profité de cette occasion pour animer un meeting populaire en plein air, devant des centaines de militants et sympathisants du FFS, au coeur de la ville de Tizi Ouzou et rappeler les positions phares de son parti. Hadj Djilani a donc plaidé, encore une fois, un changement consensuel et pacifique en Algérie. Le responsable du plus vieux parti d'opposition a beaucoup insisté sur le fait que tout changement en Algérie devrait impérativement se dérouler de manière pacifique et démocratique. Pour ce faire, a étayé le même homme politique, une mobilisation citoyenne s'impose et qu'elle devrait être accompagnée d'une prise de conscience dont la classe politique devrait jouer un rôle primordial. L'orateur a expliqué qu'il faudrait que les citoyens soient convaincus par la nécessité de l'émergence de solutions politiques à ce qu'il qualifie de «la crise actuelle». L'intervenant n'a pas hésité à prononcer un discours, en quelque sorte alarmiste, au cours duquel il a notamment tiré la sonnette d'alarme sur ce qui représente à ses yeux une crise économique complexe, voire grave vécue par le pays et subie par les citoyens algériens. Le chef du FFS a fait observer que l'alternative socio-économique «ne viendra pas d'une succession de lois de finances conjoncturelles, ni de la persistance de la dépendance du prix des hydrocarbures sur le marché international». Hadj Djilani suggère au nom de son parti de passer à l'action en mettant en oeuvre une politique sociale, en mobilisant tous les leviers dans les domaines de l'emploi, du logement, de la santé, des ressources et de l'accès aux droits. Accorder plus de prérogatives et davantage de moyens aux municipalités, constitue une priorité pour l'orateur, qui plaide ainsi pour une décentralisation des responsabilités et des ressources au niveau des communes. Ce qui permettra, d'après lui, d'assurer une meilleure prise en charge des besoins des habitants. Par ailleurs, le même responsable a tiré à boulets rouges sur le pouvoir à cause du «refus» de ce dernier d'élargir le dialogue mené autour des questions nationales à des acteurs politiques, autres que ceux de la coalition. L'orateur a estimé aussi que les discours positifs prononcés par les représentants du «système» sont loin de refléter la réalité qui est plutôt loin d'être reluisante aux yeux de Hadj Djilani. La politique «libérale» menée par le gouvernement a également été indexée et critiquée par Hadj Djilani. Ce dernier en veut pour preuve les manifestations de protestation qui sont signalées çà et là régulièrement. Ces actions de protestation représentent pour lui l'expression d'un mécontentement général. Mais malgré tout, en dépit de ce tableau noir dressé par ce membre du présidium du FFS, il n'en demeure pas moins que les responsables de ce parti ont décidé de garder l'espoir en l'avenir, en plaçant d'ailleurs la commémoration du 55e anniversaire de la fondation du FFS sous le slogan de «Le FFS, l'espoir du changement.»