L a rentrée sociale a été marquée par une contestation populaire et une colère prévisible», a laissé, d'emblée, entendre le premier secrétaire du FFS, Mohamed Hadj Djilani, hier, lors de son intervention à l'occasion d'un meeting, organisé à la placette de l'ancienne mairie de Tizi Ouzou, pour marquer le 55e anniversaire de son parti. Pour l'orateur, cette situation est «la résultante, à la fois, d'une impasse politique générée par la volonté du pouvoir à maintenir le statu quo, et des conditions de vie des Algériens en régression jour après jour». «La situation économique est complexe, caractérisée par un manque de traçabilité, l'informel, le sous-développement du système des impôts, la gestion inconsciente des affaires économiques», a ajouté Mohamed Hadj Djilani avant de souligner que cela a conduit le pays vers un déficit managérial et un manque de projection de l'investissement public. «La capacité financière du pays est très faible, surtout après l'épuisement du Fonds de régulation des recettes», a-t-il déclaré tout en précisant que sa formation politique demande «le recensement, au niveau de chaque commune, des exclus sociaux», comme elle exige aussi que des crédits d'urgence pour prendre en charge les besoins basiques des familles nécessiteuses soient débloqués. M. Hadj Djilani a également estimé qu'il est «clair que le changement ne peut venir du système» car, selon lui, «ce dernier constitue un facteur bloquant des initiatives publiques, pacifiques et démocratiques. Le FFS s'oppose et continue de s'opposer à ce pouvoir illégitime», a-t-il martelé. «Le désaveu quotidien du pouvoir et ses démembrements par les populations est exprimé par des manifestations et des révoltes réprimées», a affirmé M. Hadj Djilani avant de souligner que son parti a fait «le serment de poursuivre sa lutte politique et pacifique pour la remobilisation citoyenne et afin de déverrouiller le champ politique et conscientiser des masses en faveur d'une solution démocratique, pacifique et consensuelle aux crises multiformes auxquelles sont confrontés les Algériens». Toutefois, le premier secrétaire du plus vieux parti de l'opposition déplore le fait que «le pouvoir refuse toute forme de dialogue et de solution qui intéresse le peuple. Le régime porte l'entière responsabilité de ce marasme, empêchant toute alternative démocratique crédible», a-t-il lancé. CONTRE LE COUP DE FORCE INSTITUTIONNEL Il rappelle, par ailleurs, que «le FFS est né pour faire face au coup de force institutionnel qui a consacré la nature dictatoriale du régime qui n'a pas changé de politique depuis l'indépendance». «L'anniversaire de notre parti est l'occasion de rendre hommage au fondateur du FFS, Hocine Aït Ahmed, et à tous ceux qui ont payé de leur vie l'idéal démocratique, comme le commandant Si Moussa, Belaïd Aït Medri, Ali Mecili, M'barek Mahiou et Rabah Aïssat», a-t-il ajouté. De son côté, Ali Laskri, membre du présidium du FFS, a fait remarquer que «les choses bougent en bas et notre responsabilité est de leur donner un sens et une expression politique. La proximité et la communion avec la population permettra de reconstruire sur des bases consensuelles et durables». Le même intervenant a soutenu qu'une réconciliation entre le peuple et l'Etat est inéluctable. Et ce, a-t-il insisté, «à travers une restitution intégrale des droits politiques, d'expression, d'association et d'organisation». «Une vraie réconciliation doit aboutir à un changement radical du système. Il n'y a pas de réconciliation sans la réhabilitation des anciens du FFS», a martelé Ali Laskri. «L'Algérie n'est pas à vendre, ni à l'oligarchie nationale ni aux intérêts étrangers. Le régime brade, à des intérêts privés nationaux et étrangers, nos ressources minières et foncières, les secteurs stratégiques sous couvert de partenariat privé-public», a-t-il indiqué, tout en mettant l'accent sur la nécessite de créer des commissions d'enquête parlementaires, notamment sur les retards et surcoûts des projets structurants. Pour sa part, Youcef Aouchiche, président de l'APW de Tizi Ouzou, a affirmé que le FFS demeure toujours le seul rempart contre les forces de la répression et de la prédation : «Notre parti est un instrument de lutte pour le changement en Algérie. Nous devons œuvrer ensemble pour la préservation du FFS.»