Hier, l'agence officielle KCNA a relevé que certains experts américains avaient avancé un possible échange entre une déclaration mettant fin à la guerre et la dénucléarisation. «La fin de la guerre (...) n'est pas un cadeau que quelqu'un fait à quelqu'un d'autre...» La Corée du Nord a exclu, hier, d'échanger ses armes nucléaires contre une déclaration formelle des Etats-Unis pour mettre fin à la guerre et estimé qu'un traité de paix ne pouvait être «un élément de marchandage». Pendant des décennies, Pyongyang a demandé aux Etats-Unis de mettre fin à la guerre de Corée (1950-1953) qui s'est arrêtée sur un armistice mais pas sur un traité de paix. La Corée du Nord a toujours considéré que la fin de la guerre contribuerait à une baisse durable des tensions sur la péninsule. Le mois dernier, lors d'un sommet à Pyongyang avec le président sud-coréen Moon Jae-in, le leader nord-coréen a évoqué la possible fermeture de son complexe nucléaire de Yongbyon, si Washington prenait «des mesures correspondantes». Mais il n'a donné aucune précision sur ce que devaient être ces mesures. Hier, l'agence officielle KCNA a relevé que certains experts américains avaient avancé un possible échange entre une déclaration mettant fin à la guerre et la dénucléarisation. «La fin de la guerre (...) n'est pas un cadeau que quelqu'un fait à quelqu'un d'autre. Et ça ne pourra jamais être un élément de marchandage pour obtenir la dénucléarisation de la RPDC», a indiqué KCNA en référence au nom officiel de la République populaire et démocratique de Corée. L'agence a indiqué que Pyongyang était prêt à prendre «des mesures comme le désarmement éternel» de son arsenal nucléaire «si les Etats-Unis prenaient des mesures correspondantes», mais à nouveau sans donner de détails. Cho Sung-ryul, expert à l'Institut de stratégies de sécurité nationale, a estimé que la Corée du Nord pourrait chercher avec cette déclaration à réduire la marge de manoeuvre de Washington. «Le Nord tente de réduire la valeur de l'offre potentielle de traité de paix de Washington en laissant entendre que ce n'est pas suffisant pour nous amener à la dénucléarisation''», a-t-il déclaré à l'agence sud-coréenne Yonhap. La péninsule est depuis le début de l'année le théâtre d'un remarquable dégel marqué par trois sommets intercoréens et par une rencontre historique, en juin, entre M. Kim et le président américain Donald Trump. Pour autant, ce processus n'a débouché que sur très peu de progrès en ce qui concerne l'objectif de la dénucléarisation. Le ministre nord-coréen des Affaires étrangères Ri Yong Ho a affirmé le mois dernier à la tribune de l'ONU qu'il n'y aurait pas de dénucléarisation unilatérale et que Pyongyang ne renoncerait pas à ses armes nucléaires tant que Washington oeuvrerait au maintien de sanctions drastiques contre le Nord.