Après des années de tensions en raison des programmes nucléaire et balistique du Nord, la péninsule connaît une remarquable détente. Elle a été illustrée par trois rencontres entre MM. Moon et Kim, ainsi que par un sommet historique, en juin à Singapour, entre ce dernier et le président américain Donald Trump. Les choses sont en train de bouger, semble-t-il, dans la région coréenne, au lendemain de la troisième visite du secrétaire d'Etat américain Mike Pompéo. Le président sud-coréen Moon Jae-in a estimé hier que le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un rencontrerait prochainement les présidents chinois et russe, dans une nouvelle illustration de la détente à l'oeuvre autour de la péninsule coréenne. Cette déclaration est intervenue au lendemain de l'annonce, par M.Moon, d'un accord entre Washington et Pyongyang au sujet de la tenue d'un deuxième sommet «le plus tôt possible». Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a pour sa part rencontré dimanche, pendant environ deux heures, le dirigeant nord-coréen à Pyongyang, dans le cadre d'une tournée régionale. «Indépendamment du deuxième sommet Etats-Unis-Corée du Nord, la visite du président Kim Jong Un en Russie et la visite du président (chinois) Xi Jinping en Corée du Nord devraient avoir lieu bientôt», a déclaré M. Moon lors d'une réunion de son gouvernement. Un sommet entre M. Kim et le Premier ministre japonais Shinzo Abe est aussi une possibilité, a déclaré M. Moon en ajoutant: «Un ordre nouveau est en train de naître sur la péninsule coréenne.» Après des années de tensions en raison des programmes nucléaire et balistique du Nord, la péninsule connaît une remarquable détente depuis janvier. Elle a été illustrée par trois rencontres entre MM. Moon et Kim, ainsi que par un sommet historique, en juin à Singapour, entre ce dernier et le président américain Donald Trump. MM. Kim et Xi se sont également rencontrés trois fois cette année en Chine. Principal allié de Pyongyang, Pékin n'en a pas moins voté les différents trains de sanctions du Conseil de sécurité contre la Corée du Nord, et la relation a été tendue par la poursuite des programmes militaires interdits de Pyongyang. M. Kim n'a par ailleurs jamais rencontré le président russe Vladimir Poutine, qui l'a cependant déjà invité à Moscou. De son côté, le Japon a toujours défendu la fermeté à l'égard de la Corée du Nord. Si des signes d'impatience ont marqué ces derniers mois la politique de Trump auxquels ont répondu les dirigeants nord-coréens de façon aussi expéditive, rien n'empêche de penser qu'en définitive on va vers un accord a minima entre Pyongyang et Washington, les deux pays se contentant d'un certain nombre de concessions pour détendre l'atmosphère diplomatique et la rendre propice à des avancées bien plus spectaculaires. C'est, en tout cas, ce que le président Trump ne cesse de marteler quand il exprime son «amour» pour Kim Jong Un, au lendemain de la lettre que celui-ci lui a adressée.