donner de l'espoir et une perspective d'avenir aux populations de ces zones Il est capital, voire déterminant de donner de l'espoir et une perspective d'avenir aux populations des zones frontalières. Les experts sont unanimes à dire que la lutte contre le terrorisme, le trafic de drogue, la migration clandestine et la traite des êtres humains ne peut se suffire de l'action strictement militaire. La sécurité de l'Algérie passe indéniablement par celle de ses frontières. Les soldats de l'Armée nationale populaire (ANP) veillent certes au grain, mais peut-on réellement «envelopper» 6511 km de frontières? Les experts sont unanimes à dire que la lutte contre le terrorisme, le trafic de drogue, la migration clandestine et la traite des êtres humains ne peut se suffire de l'action strictement militaire. Cela appelle à des solutions socio-économiques profondes et durables. Il est capital, voire déterminant de donner de l'espoir et une perspective d'avenir aux populations de ces zones, qu'il faut le reconnaître, restent isolées. Il faut donc leur donner d'abord l'accès au travail, à l'éducation, aux soins et moyens de communication. À elles seules, ces actions peuvent «fixer» les populations vivantes dans les zones frontalières et surtout leur donner la force et les moyens de se défendre contre les fléaux transfrontaliers qui menacent la sécurité et la stabilité du pays chèrement acquises. Une problématique à laquelle l'Algérie veut répondre en mettant en place ce nouveau «bouclier» qu'est le développement des zones frontalières. Dans ce sens, une rencontre a été organisée, hier au Centre international des conférences d'Alger (Abdelatif Rahal). Elle a vu la présence d'une dizaine de ministres en poste, plusieurs autres anciens ministres, le patronat, des experts algériens et étrangers ainsi que les maires de communes frontalières, des walis, walis délégués et des responsables centraux des différents ministères. Plus de 400 participants! Bref, que du beau monde qui témoigne de l'importance de ce rendez-vous des plus stratégiques. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, a accordé son haut patronage à cette réunion organisée par le ministère de l'Intérieur. «Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a instruit mon département d'accélérer le processus de développement des zones frontalières, d'où la présence de plusieurs ministres du gouvernement à cette rencontre», a souligné dans son allocution d'ouverture le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Nouredine Bedoui. Le président de la République sait très bien que le meilleur garant de la sécurité, c'est le développement socio-économique. C'est ce qu'il n'a pas cessé de programmer et de faire réaliser depuis son arrivée au pouvoir en 1999, où il a grandement amélioré le niveau de vie des Algériens. Néanmoins, des lacunes subsistent au niveau des frontières. Ce que Bouteflika ne veut plus voir, et cela, le plus rapidement possible. D'où sa demande, explicite d'organiser cette rencontre qui servira de feuille de route pour la mise en place de ce nouveau bouclier. «Cette rencontre de deux jours a pour objectif de mettre en oeuvre et de vulgariser la stratégie nationale de l'aménagement et de développement des zones frontalières et des espaces géostratégiques», a-t-il expliqué. La nouvelle «arme» algérienne Il précise que cette stratégie est déclinée sous forme de plans-programmes à travers les études d'aménagement et de développement des zones frontalières de manière concertée, dans une vision multisectorielle et transfrontalière. «Cette stratégie permettra aussi de dégager un Programme spécial de développement des zones frontalières, tout en veillant à la mise en cohérence des actions de développement des zones frontalières déjà initiées au niveau local», a t-il souligné. La rencontre, à laquelle participent quelque 400 délégués de différents secteurs et qui sera couronnée par des recommandations, se déroule en deux ateliers techniques ayant pour thèmes «l'organisation spatiale et la mise à niveau socio-économique durable des territoires frontaliers» et «la gouvernance et les perspectives de développement transfrontalier». À l'issue de ce séminaire, on devrait donc donner naissance à la nouvelle «arme» algérienne pour la pacification des frontières...