Il précisera que l'article 87bis ne concerne que le SMIG. «Chaque pays à une souveraineté nationale reconnue», a déclaré hier le ministre de l'Emploi et de la Sécurité sociale, M.Tayeb Louh, en réaction aux recommandations du FMI, lequel avait mis en garde le gouvernement contre une éventuelle augmentation des salaires. S'expliquant hier, en marge de la signature du décret portant mise en oeuvre des relations contractuelles, le ministre a fait savoir que «la question de l'augmentation des salaires ne concerne que notre pays». La décision de l'augmentation sera prise, affirme-t-il, lors de la prochaine tripartite qui regroupera les trois partenaires sociaux à savoir l'Ugta, le patronat et le gouvernement. Irrité par les propos rapportés par le responsable du FMI, Louh, a laissé entendre que ce dernier n'a pas à s'immiscer dans l'affaire de l'augmentation des salaires. «Je ne comprends pas pourquoi a été soulevée toute une polémique autour de l'augmentation des salaires, alors que la révision de l'article 87bis concerne seulement le Smig», s'est- il demandé. Le ministre de l'Emploi vient de rejoindre la position de la Centrale syndicale, laquelle avait sévèrement dénoncé l'attitude du FMI. Dans un communiqué, la Centrale syndicale a déclaré que l'Algérie n'est plus sous le contrôle du FMI pour qu'il continue à dicter ses conditions. Elle a également considéré ces propos, recommandées avec force, comme une forme d'ingérence dans les affaires de notre pays. Cette réaction commune démontre que, malgré l'avertissement du FMI, une nouvelle augmentation des salaires n'est pas définitivement exclue lors de la tripartite. Donc pour réduire l'impact de cette décision sur l'économie nationale, les trois partenaires vont probablement s'entendre sur une solution qui arrangera toutes les parties. Or, pour le FMI, l'économie algérienne ne peut pas supporter cette charge. «L'augmentation affectera la compétitivité et les performances de l'économie nationale. Il faut donc lier toute augmentation des salaires au taux de croissance hors hydrocarbures», a préconisé dimanche dernier à Alger, le responsable du FMI. Pour le FMI, l'Etat doit nécessairement développer une politique salariale visant à préserver la compétitivité des entreprises face à la concurrence extérieure accrue car, estime-t-il, «l'économie algérienne devient de plus en plus ouverte sur l'extérieur». A la question de savoir si le code du travail sera débattu lors de la prochaine tripartite, le ministre a déclaré que le texte en question fait actuellement l'objet d'une révision. «Si le groupe de travail finit la révision avant la tripartite, le texte sera soumis au débat», a-t-il précisé en affirmant que dans le cas contraire la tripartite sera tenue dans les délais prévus, c'est-à-dire avant la fin de l'année en cours.