Les déclarations de l'émissaire du FMI mettant en garde le gouvernement algérien contre une éventuelle augmentation des salaires continuent de soulever l'ire de plusieurs milieux notamment syndicaux et politiques. En effet, le ministre de l'Emploi et de la Sécurité sociale, M.Tayeb Louh, a considéré que ces propos sont une ingérence dans les affaires du pays alors que «chaque nation a une souveraineté nationale reconnue» et que la décision de l'augmentation revient à la prochaine tripartite qui regroupera les trois partenaires sociaux à savoir l'Ugta, le patronat et le gouvernement. La Centrale syndicale, de son côté, n'a pas laissé passer sous silence les «graves» déclarations de M.Erik de Vrijer lesquelles ont été qualifiées de «forme d'ingérence» dans les affaires de notre pays sachant que l'Algérie n'est pas sous contrôle du FMI pour qu'il lui dicte ses conditions. Le Cnes, section Usthb, emboîte le pas à l'Ugta en estimant que «les conditionnalités liées à l'accord signé entre l'Algérie et le FMI ont expiré en avril 1998». De ce fait le FMI n'a plus à s'ingérer dans les affaires du pays d'autant plus que la politique ultra-libérale de cet organisme appliquée dans plusieurs pays en voie de développement s'est soldée par des faillites économiques et parfois sociales et politiques à l'instar de l'Argentine. Cependant, ce syndicat s'insurge contre la politique d'austérité économique des pouvoirs publics en dépit de l'embellie financière que connaît le pays. Un avis partagé par le secrétaire national chargé des relations économiques au sein de l'Ugta, M.Mohamed Lakhdar Badredine, qui menace que «si les revendications salariales ne seront pas prises en charge lors de la prochaine tripartite, le pacte économique et social ne sera pas signé». De son côté, le syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), plaide pour une augmentation de salaire conséquente , l'élaboration concertée d'un statut de la Fonction publique et enfin la levée de toutes les contraintes pour l'exercice du droit syndical. Il faut dire que les déclarations de l'émissaire du FMI en Algérie sont considérées comme une provocation au front social déjà en ébullition du moment que sa principale revendication reste l'amélioration des conditions socioprofessionnelles, notamment à travers l'augmentation des salaires.