Le ministère de l'Agriculture a installé une cellule de veille et de suivi pour faire face au danger. Le directeur des services vétérinaires, le Dr Bougdour, a démenti hier l'information selon laquelle des canards sont morts à El Kala à cause de la grippe aviaire. «On assiste chaque année à la mort de dizaines de canards dans cette ville. C'est un processus biologique normal. Aussi, le canard peut être porteur du virus. Ce dernier ne peut être, par contre, la cause de sa mort», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse animée au siège du ministère de l'Agriculture. Il indiquera, dans le même ordre d'idées, que le canard est le premier des volailles à être surveillé et contrôlé. Pour ce qui est de l'intervention des vétérinaires en cas d'épidémie, M.Bougdour dira qu'en plus des 1300 vétérinaires de la Fonction publique, 5000 autres praticiens privés sont réquisitionnés. Evoquant la question des vaccins, il expliquera que le virus est mutant et peut changer d'un moment à un autre. «On ne peut pas acheter de vaccins pour traiter un type de virus alors que d' autres types peuvent se déclarer après», dira t-il. Selon lui, il y a 166 combinaisons du virus. Il a rassuré, par ailleurs, que le virus se transmet par voie respiratoire mais pas par voie digestive: «Il ne faut pas verser dans l'alarmisme. Les consommateurs doivent savoir qu'une fois le poulet cuit, s'il est bien sûr atteint, le virus disparaît. A 70° le virus meurt.» Pour sa part, le secrétaire général du ministère de l'Agriculture, M.Chelghoum Abdesselem, a révélé qu'une cellule de veille et de suivi a été installée au niveau du ministère afin de faire face à l'épidémie. Chaque wilaya dispose notamment d'une commission pour transmettre les informations en cas de suspicion. «Pour le moment, aucun cas n'a été déclaré dans notre pays. Nous sommes bien équipés pour faire face à l'épidémie», a-t-il souligné. Il affirmera que 100.000 kits jetables, qui ont été mobilisés durant les opérations de lutte antiacridienne, sont disponibles. Selon lui, le risque d'une propagation de la pandémie de grippe aviaire dans notre pays est actuellement éloigné. Par ailleurs, outre l'installation de la cellule de veille, le ministère de l'Agriculture a renforcé la surveillance au niveau des frontières et des zones humides, lesquelles sont les plus susceptibles d'abriter des oiseaux migrateurs. Une campagne de sensibilisation a même été lancée à travers un affichage dans les ports et les aéroports, interdisant toute importation d'oiseaux exotiques. Ainsi donc, toute importation de viande blanche ou encore de la faune volante par les passagers est strictement interdite. S'agissant du risque de la propagation de l'épidémie par les oiseaux migrateurs, M.Chelghoum indiquera que ces derniers arrivent, en cette période automnale, de l'Europe occidentale, région qui n'a pas encore été touchée par cette pandémie.