L'agenda pour l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) vient de subir un coup dur. La dixième session des négociations avec l'OMC entre les représentants algériens et le groupe de travail, prévue pour ce mois de juin, a été reportée à septembre prochain. El Hachemi Djaâboub, ministre du Commerce, qui avait annoncé la tenue en juin du 10e round, a cherché à négocier une autre date en juillet, mais sans succès. Du coup, les négociations pour l'adhésion de l'Algérie à l'OMC ne pourront reprendre qu'en septembre prochain. Le secrétariat de l'OMC explique que l'Algérie a remis ses réponses au questionnaire en français fin mai. Des réponses à traduire en anglais, langue de travail de l'organisation. Ce qui a engendré un grand retard. Autre obstacle majeur : la priorité donnée par des Etats membres de l'organisation du commerce à la relance du cycle de Doha. Les membres se sont engagés dans une course contre la montre pour sauver ce cycle. Ils doivent trouver, dans les semaines à venir, des solutions réglant de façon équilibrée tous les dossiers « en suspens ». Début juillet, Genève accueillera une session cruciale de l'OMC. Un ensemble de documents de référence pour la dernière négociation sur l'agriculture a déjà été distribué. Pour ne pas manquer l'échéance, des réunions marathons se sont tenues dans le cadre des négociations sur l'agriculture en mai et juin. Le grand patron de l'Organisation mondiale du commerce, Pascal Lamy, a demandé au Etats membres de lâcher du lest dans le but d'arriver à un accord commercial avant la fin 2006. sinon l'organisation ira vers un échec global. Dans ce climat électrique, plusieurs représentants des Etats membres de l'OMC ont jugé qu'il serait très difficile d'aboutir à un accord d'adhésion de l'Algérie à l'OMC d'ici la fin de l'année 2006. Cela sera très pénible de conclure dans les prochains mois ce qui reste de la négociation. Surtout que le rapport de travail est au stade d'ébauche. Ainsi avec un calendrier plusieurs fois chamboulé, l'accession de l'Algérie à l'OMC interviendra au plus tôt dans le premier trimestre de l'année 2007. Résultats : le ministre du commerce est loin d'atteindre son objectif. En mai dernier, El Hachemi Djaâboub, confiant, avait affirmé que « l'année 2006 sera celle de l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce ». Dans cette déclaration, jugée hasardeuse, ici, à Genève, le ministre du Commerce a même précisé que « l'Algérie a accepté plusieurs amendements et abrogations demandés par l'OMC », ce qui lui permettra d'« y accéder par la grande porte ». Mais fallait-il vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Face à ses certitudes et avec le report du 10e round, El Hachemi Djaâboub se retrouve dans une situation embarrassante. Avant lui, Nourdine Boukrouh avait aussi avancé 2005 pour l'entrée de l'Algérie à l'OMC, mais depuis plusieurs fois la date d'accession de l'Algérie a été ajournée. Plusieurs raisons ont été évoquées, notamment la réticence de certains membres de cette organisation, dont les Etats-Unis, l'Argentine, l'Australie et l'Union européenne. Beaucoup de questions restent en suspens. Par ailleurs, le ministre algérien du Commerce, El Hachemi Djaâboub, doit rester prudent et préparer ce 10 e round pour qu'il soit le dernier. Il a tout l'été pour y travailler. Il a estimé que son pays a satisfait plusieurs demandes de l'OMC, en introduisant des amendements et des abrogations de certaines lois.