Une nouvelle collection des éditions El Kalima, rassemblant des textes, romans, essais, théâtre, poésie... inconnus avec comme pour objectif de les rendre accessibles à tous. Le stand de l'Institut français d'Algérie a accueilli cette semaine, au niveau du Sila, une rencontre bien intéressante autour de la présentation d'une collection de petits livres placés sous le générique «Petits récits inédits maghrébins». Il s'agit d'une nouvelle collection des éditions El kalima, rassemblant des textes, romans, essais, théâtre, poésie... inconnus avec comme pour objectif de les rendre accessibles à tous. Cette collection a été présentée par Najet Khadda qui s'est attelée à parler en particulier du livre «Anna Gréki et Mohammed Khadda. Souvenirs dans le vertige». «C'est à la faveur de leurs échanges qu'est née l'idée d'écrire sur la culture algérienne dans une époque bien complexe après l'indépendance de l'Algérie sur fond de débat sur l'identité avec une revendication à la fois d'ouverture et de mixité...», dira Najet Khadda à propos du numéro 3 de cette collection. D'autres livres ont été présentés à l'instar du numéro 4 de la collection, à savoir «Alger 1967, Camus un si proche étranger», par l'universitaire Agnès Spiquel. Ce livre composé d'articles et de documents inédits et autres connus dont ceux de diverses conférences données par Camus en Algérie permet, dira-t-elle «de comprendre comment la jeune République algérienne reçoit l'oeuvre de Camus, ce qui permet peut-être aussi de mieux comprendre les débats ultérieurs sur Camus en Algérie.» Notons que le numéro un de la collection est relatif à Jean Sénac sous l'intitulé «Jean Sénac l'Enfant fruitier». Pour en parler, l'universitaire Christian Phéline dira «j'ai tenu à ce que le volume N°1 soit un cercueil poétique de Jean Sénac, qui inaugure cette collection parce que ses archives constituent l'exemple type de ce partage. On a une bonne partie de ses archives qui sont à la Bibliothèque nationale d'Alger, mais il y en a également aussi de très importante, à la bibliothèque Alcazar de Marseille.» Et d'annoncer la réédition prochaine chez Actes Sud, en France et à Alger, aux éditions Barzakh son oeuvre poétique complète, dans l'année 2019. Notons que le volume 2 de cette collection est consacré à Abd El Kader Hadj Hamou, pionnier de la littérature maghrébine de langue française, auteur notamment de «la première oeuvre théâtrale en langue française écrite par un Algérien musulman en régime colonial». Il est bon de savoir que les textes qui seront présentés dans la collection N°5 sont de nature très différente puisqu'il s'agit de plusieurs dizaines de lettres écrites en prison il y a longtemps, de 1901 à 1903, par des Algériens analphabètes qui étaient emprisonnés d'abord à Blida, à Serkadji et ensuite à Montpellier à la suite d'une révolte paysanne à laquelle ils avaient participé, dans l'attente de leur jugement, nous apprend-on. Dans le texte de présentation de cette collection, Guy Dugas, directeur littéraire du projet et professeur émérite de l'université Montpellier 3 souligne: «L'étiquette même d'écrivains maghrébins demande à être réinterrogée, à la lumière de publications d'auteurs comme Jean Pélégri, Noureddine Aba, Alber Camus, Sadia Lévy, voire d'auteurs voyageurs restés marginaux au Maghreb, bien qu'ils aient écrit des textes d'inspiration maghrébine de haute volée» et de renchérir: «Afin de mettre au jour cette richesse insoupçonnée, les éditions El Kalima constituent au sein de leur collection de poche Djib la série des PIM (Petits inédits maghrébins, qui proposera à petits prix, dans le format 11x17 cm et une maquette soignée, une série de textes de 100 à 150 pages (romans, essais, théâtre, recueils de poèmes...). Totalement inconnus ou inédits. Une présentation incisive et détaillée par un spécialiste incontesté, permet de contextualiser chaque oeuvre, son actualité et l'intérêt qui a conduit à sa publication.» Et de conclure: «Inviter le lecteur algérien à partir à la découverte des littératures de pays voisins, faire connaître la littérature algérienne aux lecteurs tunisiens et marocains, initier le lecteur français aux francographies maghrébines et les surprendre tous en dénichant des textes susceptibles de donner une toute autre idée d'écrivains jusqu'alors connus à travers quelques titres majeurs, tels sont les buts de cette série numérotée, que tout lecteur sera fier de posséder dans sa bibliothèque.»