La problématique des crédits bancaires, facteur majeur qui freine le train d'investissement dans notre pays, se pose de plus en plus. Le ministre des PME et de l'artisanat, M.Mustapha Benbada est revenu, lors de son intervention hier au forum d'El- Youm, sur cette question pour parler de ses conséquences sur le développement de la manne économique. «Malheureusement, le système financier n'a pas accompagné l'évolution de l'activité économique ces derniers temps, ce qui a créé un déséquilibre», a-t-il déploré. Pourtant, rappelle-t-il, le président de la République avait personnellement interpellé en 2004 les banques à s'engager dans le processus de développement économique et de faciliter l'octroi des crédits, mais en vain. Malgré qu'elles disposent de ressources de financement estimées, selon le président de la République, à 10 milliards de dollars, les banques refusent toujours d'octroyer des crédits aux investisseurs et continuent de faire la sourde oreille. Il citera dans ce sillage, l'exemple de l'Ansej, pour dire que malgré la création de 60.000 entreprises, il reste encore 180.000 dossiers qui traînent toujours au niveau de ces institutions. Sachant que le développement de son secteur dépend largement du développement du système bancaire, le ministre s'est montré très inquiet sur l'avenir des entreprises dans les prochaines années. Surtout que son secteur s'est fixé comme objectif de créer 100.000 PME d'ici à 2010. De ce fait, il a axé son intervention sur l'importance voire la nécessité d'accélérer le processus de réforme bancaire pour accompagner la croissance économique. Conscient du poids du système financier dans le développement économique, le ministre le considère comme condition pour attirer l'investissement étranger dans notre pays. «Avec l'entrée de notre pays dans l'économie de marché, il faut absolument introduire un nouveau système monétaire qui facilite et diversifie les instruments de financement», a suggéré Benbada. Sur ce passage, le ministre a sévèrement critiqué le retard accusé dans le processus de modernisation des banques, lequel n'arrive pas à voir le jour depuis plusieurs années. Ce dernier, qui reste mécontent sur les services des banques, reconnaît, cependant, l'effort établi par celles-ci. En 2004, les banques ont octroyé un crédit à hauteur de 1534 milliards de dinars dont 500 milliards de DA pour le secteur de l'artisanat. Ce qui a permis au secteur des PME de créer 11.524 nouvelles entreprises portant le nombre total à 236.727 entreprises. Benbada a également soulevé le problème d'absence de fonds d'investissement pour l'octroi de crédits à long terme pour financer les projets stratégiques. Faute de quoi, le gouvernement a décidé d'allouer annuellement 100 milliards de dinars de crédits pour financer les grands projets. Le ministre a également évoqué le projet de mise à niveau des entreprises publiques auquel le gouvernement va consacrer une enveloppe de 300 milliards de dinars. Pour lui, au lieu de dépenser de l'argent dans la mise à niveau des entreprises défaillantes, il est préférable d'investir dans des projets porteurs. «L'Etat a déjà injecté 1200 milliards de dinars en 12 ans dans le secteur public sans parvenir à l'assainissement véritable des entreprises», a-t-il tenu à rappeler.