Le ministre de la PME et de l'Artisanat a annoncé la création de 87 000 emplois dans son secteur. Le problème de financement demeure le principal obstacle qui entrave le développement de la petite et moyenne entreprise. C'est du moins ce qu'a souligné le ministre de la Petite et Moyenne Entreprise et de l'Artisanat invité, hier soir, au forum de la télévision. M. Benbada estime que la problématique de l'accès au financement bancaire n'est pas propre à l'Algérien, mais elle concerne tous les pays du monde y compris les plus développés, en raison du niveau élevé de risques que les PME comportent. Le ministre reconnaît qu'un nombre important de demandes de crédits d'investissement soumis par les PME aux banques a été rejeté du fait que ces projets ne sont pas bien matures. L'argument des banques, affirme M. Benbada, est que le niveau des prêts non performants est plus au moins élevé, notamment sur le secteur privé. S'appuyant sur les chiffres de la Banque d'Algérie, le ministre avance le montant de l'ordre de 390 milliards de dinars. “Cette situation n'a pas empêché le gouvernement de chercher des solutions”, affirme le ministre, évoquant la mise en place de la Caisse de garantie des crédits. M. Benbada affirme avoir soumis au gouvernement l'idée de création d'une banque dédiée aux petites et moyennes entreprises. L'idée, explique-t-il, était de mettre en place une institution financière qui comprenne les spécificités de ce type d'entreprise. En attendant, toutes les banques financent la PME, à leur tête la BDL. Le ministre rappelle que la BNA a annoncé qu'elle consacre, en 2008, une enveloppe de 70 milliards de dinars au financement de la petite et moyenne entreprise. Le ministre de la Petite et Moyenne Entreprise et de l'Artisanat rappelle la mise en place d'un fonds d'investissement pour la PME dans la cadre de la loi de finances 2008. M. Benbada relève aussi des projets de création de sociétés de capital risque. Le ministre affirme avoir été le premier à appeler les banques à consentir plus d'effort pour le financement de la PME. Cependant, témoigne-t-il, les banques sont en train de faire cet effort. Et pour cause, le niveau de crédit destiné à l'économie est en évolution et dépasse 2 000 milliards de dinars. Ce qui est intéressant, c'est l'augmentation des crédits à moyen et long terme. Plus de 56% sont des crédits à moyen et long terme. Il est vrai aussi que la part des petites et moyennes entreprises est très réduite. En matière de bilan, le ministre annonce que l'année 2007 a été marquée par la création de 24 140 petites et moyennes entreprises privées et plus de 10 150 nouvelles activités artisanales. Le nombre total des PME privées en activité est de 293 946 entreprises. Ces nouvelles activités ont contribué à la création de plus de 107 000 emplois permanents, dont plus de 87 000 dans le secteur des PME. En revanche, relève le ministre, 3 176 entreprises ont été rayées du registre du commerce. Cependant, précise M. Benbada, l'enquête faite avec les services du CNRC a révélé que certaines entreprises rayées du registre du commerce ont demandé l'arrêt momentané de leurs activités pour absence de plan de charge, à l'image des entreprises du BTP. Concernant le programme de mise à niveau, le ministre estime que MEDA I a bien fonctionné, prenant à témoin les déclarations de la partie européenne relevant que sur 25 programmes financés par l'UE, le programme de mise à niveau a été celui qui a fonctionné le mieux. “445 entreprises ont été mises à niveau”, précise le ministre. Par ailleurs, l'Algérie a signé récemment un accord (MEDA II) pour une valeur de 40 millions d'euros avec l'Union européenne (UE) destiné au renforcement de la compétitivité des PME à travers le soutien à l'adoption des Nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC). 500 entreprises seront concernées. Le ministre affirme que le gouvernement aurait souhaité que ses organisations patronales se regroupent pour avoir plus de poids. “En tant que gouvernement, nous avons besoin d'un partenaire fort comme force de propositions”, précise-t-il. En dépit des différentes initiatives, cela n'a pas été fait, regrette-t-il. Dans le cas de la PME, Benbada rappelle “la création du Conseil national consultatif pour la promotion de la PME”, dans lequel sont représentées 40 organisations patronales et professionnelles. Evoquant la concurrence du marché, le ministre estime que les entreprises algériennes peuvent reprendre des parts de marché perdues, qualifiant la campagne “consommer national” lancée par le Forum des chefs d'entreprise “d'importante”. Il dira d'ailleurs que son département est en contact avec cette organisation et les autres pour rendre ce type de campagne pérenne. Le ministre a évoqué la possibilité d'un accompagnement bancaire pour les entreprises qui font de la vente par facilité, dans le cadre d'un contrat banque-entreprise. “Un dossier dans ce sens est en préparation”, révèle le ministre. Au sujet du foncier, le ministre de la PME précise que la question ne se pose pas au niveau de l'offre globale. Le problème se pose au niveau des localités où la demande s'exprime. 70% des demandes sont localisées à Alger, Oran et Annaba. Alors que les autres wilayas font appel à l'investissement. Meziane Rabhi