Un bâtiment du port de Hodeïda, ville contrôlée par les rebelles Houthis et cible d'une offensive soutenue par l'Arabie saoudite, a été touché par une attaque, lundi, a-t-on appris hier de sources concordantes. Il s'agit du premier bombardement visant ce port stratégique. D'intenses efforts diplomatiques semblent avoir favorisé une accalmie dans les combats au Yémen entre forces progouvernementales et rebelles pour le contrôle de Hodeida, après un raid aérien imputé à la coalition menée par Riyadh qui a visé le port où transite l'aide humanitaire. Un bâtiment du port de Hodeïda, ville de l'ouest du Yémen contrôlée par les Houthis et cible d'une offensive conduite par l'Arabie saoudite, a été touché par une attaque lundi. Il s'agit du premier bombardement visant ce port stratégique. Le port de Hodeïda est le point d'entrée de plus des trois-quarts des importations et de l'aide humanitaire internationale au Yémen, pays menacé par une grande famine. Les Houthis ont accusé, via leur chaîne de télévision Al-Massirah, la coalition militaire sous commandement saoudien d'avoir mené deux frappes aériennes qui ont visé lundi l'entrée Est du port. Les combats semblent avoir baissé d'intensité, hier, après 12 jours de bombardements et de combats meurtriers qui ont fait près de 600 morts, selon des sources militaires et hospitalières. Mais quatre autres employés du port ont indiqué sous le couvert de l'anonymat qu'un commandant rebelle, ainsi que trois de ses gardes, avaient été tués dans le bombardement de lundi. Un autre commandant rebelle a été blessé, ainsi que trois de ses gardes. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait mis en garde lundi contre les conséquences «catastrophiques» d'une éventuelle destruction du port de Hodeïda. Les Houthis n'ont pas fait état hier, via leurs médias, d'une quelconque action militaire dans Hodeïda. Lundi, alors que des combats se poursuivaient à Hodeïda, une intense activité diplomatique s'est déroulée entre Riyadh et Abou Dhabi, les deux piliers de la coalition au Yémen. Le ministre britannique des Affaires étrangères Jeremy Hunt a été reçu par le roi Salmane avant de se rendre à Abou Dhabi où il s'est entretenu avec le prince Mohammed ben Zayed al-Nahyane. Il est revenu dans la soirée à Riyadh où il a rencontré le prince héritier saoudien, ministre de la Défense. De son côté, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, John Bolton, a été reçu lundi par cheikh Mohammed, le prince héritier d'Abou Dhabi. Trois capitales occidentales -Washington, Londres et Paris-, ainsi que le secrétaire général de l'ONU, ont appelé à la cessation des hostilités et à la reprise des négociations pour mettre fin à la guerre qui dure depuis quatre ans. Le ministre yéménite des Affaires étrangères Khaled al-Yemani s'est entretenu à Riyadh avec le médiateur de l'ONU, le Britannique Martin Griffiths, qui, en septembre, avait échoué à réunir les belligérants à Genève. Selon l'agence officielle saoudienne SPA, l'entretien Yemani-Griffiths a porté sur «les moyens de ranimer le processus de paix au Yémen» et de mettre en oeuvre des «mesures de confiance» entre le gouvernement et les rebelles. Des informations circulent dans les capitales occidentales selon lesquelles un nouveau round de négociations inter-yéménites pourrait se dérouler d'ici la fin de l'année en Suède, mais aucune date n'a été fixée.