Constructions illicites et tourisme sont au centre des débats. Il est bien évident que les deux secteurs qui ont fait l'objet d'inspection par le wali d'Annaba, M. Brahim Bengayou et l'ensemble des directeurs et tout l'exécutif lors d'un périple interminable, et qui sont l'habitat et le tourisme, ont été au centre des débats de la session ordinaire de l'APW de la wilaya d'Annaba au cours de ce mois. Effectivement, les deux dossiers ont suscité moult controverses. Une présentation succincte du secteur du tourisme a fait ressortir les souffrances de ce secteur dans la wilaya, et ce, en dépit des capacités énormes dont jouit Annaba, notamment avec ses 80 km en front de mer, ses 40 hôtels dont 26 sont non classés, ses 17 agences de voyages et ses 8 restaurants. Avec toute cette armada de structures touristiques, le créneau affiche chaque année un recul, illustré par le manque d'affluence des touristes. Ce constat amer, estime l'ensemble des élus, est dû à la précarité dont souffre le tourisme à Annaba. La majorité des présents s'est montrée unanime sur le fait que le tourisme est un produit et une prestation de services, en somme c'est une culture qu'il faut rebooster. Et pour cela, l'Assemblée populaire a mis au point des recommandations relatives essentiellement à la valorisation des sites historiques et culturels de la ville, la sensibilisation de la population quant à l'importance de cette culture et d'autres recommandations, celles d'encourager le tourisme thématique, notamment écologique. Et enfin, attirer les investisseurs dans le créneau, avec une utilisation rationnelle du foncier pour développer des régions encore vierges tels Chettaïbi, Sidi Salem et Seraïdi. Le second dossier débattu a été celui de l'habitat, notamment dans sa tranche relative aux constructions illicites, précaires, qui pullulent dans toute la wilaya d'Annaba. Ce dossier a fait l'objet non seulement de débats mais aussi de projection de film, qui a porté essentiellement sur cette plaie puante qui touche les principales communes d'Annaba, tels Annaba, El Bouni, El Hadjar, Berrahal. Les grandes constructions illicites, pour ne pas dire grands bidonvilles, sont ceux du cours El Chami et Bouhdid. Les chiffres donnés par la commission de l'aménagement territorial de l'APW, faisant état des habitations illicites sont effarants, il est aux alentours de 19.355. Ce chiffre selon les élus, reflète la souffrance du secteur de l'habitat d'une part et la qualité de la texture du tissu urbain de la wilaya d'autre part, et ce en dépit des 22.890 logements programmés et dont une grande partie est en cours de réalisation, pour les 55.318 demandes de logements. Ce dernier chiffre ne pourra pas satisfaire les quelques 32.428 demandes, soit un déficit de 49%, dans le secteur. Selon les élus, le déficit est dû notamment dans le retard, voire l'arrêt des projets de réalisation de logements et donc la prolifération des constructions illicites, qui ont pour origine l'exode rural et le manque de rigueur dans les opérations de démolition des taudis construits anarchiquement. Ce résultat est dû essentiellement au manque de coordination entre les différents intervenants dans le secteur, ce qui a provoqué une déstabilisation des prérogatives et des responsabilités. Pour remédier à cette situation, la commission est sortie avec une recommandation pouvant atténuer la prolifération du phénomène des constructions illicites, à savoir l'accélération de l'octroi et l'aménagement des terrains alloués aux différents programmes de logements inscrits. Doter les instances de contrôle et de suivi des constructions illicites en moyens matériels et humains pour lutter contre le phénomène qui devient ingérable et incontournable.