Mohamed Aïssa et ses imams Le torchon brûle entre le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa et les imams et leurs syndicats. Le syndicat des imams algériens représenté par son secrétaire général, Djelloul Hadjimi, en l'occurrence, a décidé d'entreprendre des mesures plus spectaculaires pour faire entendre la voix des imams qui sont selon lui «victimes d'une situation socioprofessionnelle désastreuse». Cette situation qui se manifeste par l'absence d'un statut particulier «digne» de la fonction de l'imam, donne comme résultat, la dégradation et la détérioration des conditions socioprofessionnelles de l'imam. Il faut rappeler que les imams disposent d'un statut qui encadre et organise leur fonction, leurs droits et leurs attributions. Mais ce statut qui remonte à 2008, les imams ne voient pas en lui un mécanisme susceptible de répondre à leur situation «désastreuse» compte tenu de la dégradation du pouvoir d'achat et la dépréciation historique et de la dévalorisation du dinar depuis 2008, c'est-à-dire depuis la mise en oeuvre et en branle de ce statut objet de «guéguerre» entre le ministre Mohamed Aïssa et ses imams qui ne décolèrent pas et persistent dans leurs doléances qui consistent à réviser illico presto ce statut qui est devenu dépassé par la force des choses. Le syndicat des imams ne veut pas entendre parler ou avaler l'argument de la crise économique que traverse le pays. Pour le secrétaire général de ce syndicat, Djelloul Hadjimi, la question a été traitée par les responsables de la tutelle, y compris le ministre, mais rien de concret n'a été entrepris pour mettre un terme à ce ballottage dans lequel se trouve l'imam et sa situation qui se dégrade davantage. Le dernier sit-in des imams était celui de la dénonciation de la tutelle à cause de la question de l'augmentation des salaires. Ce volet sensible de la plate-forme revendicative, a été traité avec un sens qui a échappé à la tutelle dans la mesure où ce dossier délicat est tributaire de l'intervention du secteur auprès des services de la fonction publique pour en débattre et trouver des solutions idoines à ce problème. L'imbroglio se fait sentir à ce niveau de la situation, c'est-à-dire que le syndicat tient à sa plate-forme de revendications de 47 points et le ministre Aïssa sait que les conditions ne s'y prêtent pas pour la satisfaire, surtout en l'absence d'un nouveau statut particulier exigé par les dépositaires de la fonction de l'imam. Toute la plate-forme se heurte à ce sempiternel problème qui réside dans la mise en oeuvre d'un nouveau statut particulier qui encadre et qui régit la fonction de l'imam avec ce que cela implique comme nouvelle grille des salaires et de régime indemnitaire inhérent à la fonction. La colère des imams semble être légitime, mais le ministre se défend d'avoir tourné le dos à leurs préoccupations et leurs doléances. Dans ce sens, le ministre Mohamed Aïssa vient de déclarer que «vaut mieux une vérité choquante qu'un espoir mensonger», une manière d'assumer ses responsabilités et rappeler aux imams que leurs revendications sont légitimes, mais qu'elles nécessitent du temps et que ces derniers doivent patienter. Mais de l'autre côté, le ministre Aïssa rappelle que la question des salaires ne relève pas de ses prérogatives à lui seul, elle dépend du gouvernement. C'est cet aveu qui a suscité le courroux des imams, dans la mesure où ce dossier a été traité par la tutelle il y a de cela quelques années, en promettant aux imams que les salaires seront révisés, mais en vain. La situation vient de sortir du giron de la tutelle, les représentants des imams viennent de lancer un appel à la Présidence pour intervenir et exigent à ce qu'ils soient protégés.