Le wali de Tébessa accueillant le premier ministre Ce megaprojet va générer des revenus hors hydrocarbures de près de 2 milliards de dollars/an dès sa mise en exploitation à l'orée 2022. Ahmed Ouyahia a tenu, hier, à «rendre à César ce qui appartient à César». De Tébessa où il se trouvait pour présider la cérémonie de signature de l'accord de partenariat pour la concrétisation d'un mégaprojet de transformation du phosphate, entre les groupes Sonatrach et Asmidal-Manal, et les groupes chinois dirigés par la Société Citic, le Premier ministre a commencé son discours par préciser «je représente dans cette cérémonie, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika» enchaînant juste après «la bonne gouvernance du président de la République a permis à l'Algérie de gérer une conjoncture économique difficile, d'assurer la continuité et de relever le défi pour atteindre une étape qui augure un avenir promettant pour le pays». Poursuivant son éloge de la politique menée par le chef de l'Etat, Ouyahia qui était accompagné par les ministres de l'Intérieur, Nouredine Bedoui, de l'Energie, Mustapha Guitouni et de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, a rappelé que «c'est la deuxième fois dans l'histoire contemporaine de l'Algérie que nous vivons une secousse à cause de la baisse des prix du pétrole, mais heureusement, la sagesse du Président a permis au pays de se débarrasser de la dette extérieure, d'avoir une réserve de changes importante et une épargne publique qui a atteint les 6000 milliards de dinars en 2014 (...) Tout cela a permis au pays d'avancer et de ne pas trébucher». Revenant sur l'accord signé hier, le Premier ministre a fait savoir qu'il s'agit là du «premier grand et important projet industriel que lance l'Algérie depuis près d'une décennie» attestant que le rendement de ce projet intégré «métamorphosera la région est du pays et consolidera l'économie nationale». Ahmed Ouyahia n'a pas tort. L'entrée en service de ce mégaprojet pour lequel «tous les moyens seront mobilisés», va permettre à l'Algérie d'augmenter sa production annuelle en phosphate de un million de tonnes actuellement à 10 millions de tonnes, ce qui va générer des revenus hors hydrocarbures de près de 2 milliards de dollars/an dès la mise en exploitation, à l'orée 2022. Il va sans dire que ce pôle industriel va désengluer l'Algérie de la rente pétrolière et engendrer une synergie de développement dans tout le pays. C'est bien le cas puisque, comme l'a souligné le Premier ministre, la signature d'hier «constitue une première étape dans la concrétisation de ce projet qui engage quatre wilayas de l'est du pays». Il ne s'agit donc pas seulement de Tébessa, mais aussi Souk Ahras, Skikda et Annaba et cela sans compter toutes les retombées positives sur différents secteurs. Le représentant du président de la République ne va pas manquer, par ailleurs, de souligner qu'un joint-venture aussi important constitue «un saut qualitatif dans les relations algéro-chinoises (...) Le partenariat dans un grand et très important projet renforce et consolide les relations bilatérales». Du côté chinois, le président-directeur général (P-DG) de la société chinoise, Citic, Chen Xiaoijia, a exprimé la volonté des autorités de son pays à «accompagner le développement en Afrique, et en Algérie particulièrement». Tout en se félicitant de la signature de cet accord, M.Chen Xiaoijia a souligné que «les retombées du projet consolident les relations algéro-chinoises». Il y a lieu de rappeler que ce projet intégré dont la partie algérienne détient 51%, contre 49% pour la partie chinoise, est réparti entre le gisement de Bled El-Hadba à Tébessa, la plate-forme de Oued Kebrit à Souk Ahras, celle de Hadjar Essoud à Skikda et le port de Annaba. Mobilisant un volume d'investissement de 6 milliards de dollars, le complexe créera 3000 postes de travail directs alors que ses chantiers de réalisation assureront 14.000 postes d'emploi, selon le président-directeur général de Sonatrach, Abdelmoumene Ould Kaddour qui affirmera également que «tous les moyens seront mobilisés afin de concrétiser ce projet dans les délais», non sans assurer que 1500 milliards de DA seront mobilisés pour la réalisation des aménagements de ce pôle de l'industrie minière.