La Banque d'algérie «Le recours au financement non conventionnel s'arrêtera en 2023.» En réponse aux questions des membres du Conseil de la nation, le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, a indiqué que «la situation de l'érosion des réserves de changes, due au déficit de la balance des paiements au cours des quatre dernières années, demeure maîtrisée par le gouvernement». Il a lié cette érosion, notamment au déficit du compte courant qui est constitué de la balance commerciale et celui des services. Si le déficit de cette dernière est lié directement à la baisse ou la hausse des prix du baril, le déficit du compte des services, quant à lui est lié à une situation traduite par un déficit structurel et récurrent du compte des services qui avoisine les 10 milliards de dollars par an. Ce déficit est expliqué surtout par le service du transport maritime qui coûte très cher en devise à cause de la faiblesse de la flotte maritime nationale. Il a précisé que «les indicateurs financiers se sont inscrits, jusqu'à juillet dernier, dans une tendance baissière de 29% du solde total du Trésor par rapport à 2017, soit 214 milliards DA en valeur absolue». Il a ajouté qu'au premier semestre 2018, un montant de 900 milliards DA a été tiré pour couvrir le déficit du Trésor. A ce propos, il a indiqué que «le montant des tirages à effectuer dans le cadre du recours au financement non conventionnel a été arrêté à 1800 milliards de dinars pour l'exercice 2018». Il a indiqué dans ce sens que le financement non conventionnel a été adopté «sur une période exceptionnelle de 5 ans, de 2017 à 2023. Il a rappelé «l'amélioration des recettes de l'Etat grâce à l'augmentation de la fiscalité pétrolière qui a connu une augmentation de 335 milliards DA durant le premier semestre de 2018 par rapport à la même période de l'exercice précédent», tout en prévoyant la poursuite de cette tendance haussière qui permettra d'obtenir un excédent de recettes fiscales de l'ordre de 450 milliards de dinars à la fin de l'année en cours, soit nettement plus que la valeur estimative prévue dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2018. Cet excédent servira à financer le Fonds de régulation des recettes (FRR), a encore souligné le ministre. En outre, la trésorerie du pays a bénéficié d'une stabilisation des dépenses de fonctionnement et d'équipement, si l'on excepte les 500 milliards DA dégagés pour combler le déficit de la Caisse nationale de retraite (CNR), a fait remarquer Raouya. Le ministre a également répondu à la question d'un sénateur sur le glissement de la valeur du dinar par rapport à la devise. Il a rappelé que le PLF 2019 a fixé le taux de change à 118 DA pour un dollar durant la période 2019-2021. Il a expliqué que la politique adoptée en matière de change reflète l'évolution du taux de change du dollar et de l'euro dans les marchés financiers internationaux. Il a expliqué que le recul du taux de change du dinar algérien par rapport aux devises principales ne conduira pas nécessairement au recul du pouvoir d'achat des ménages, les prix des matières principales étant plafonnés et subventionnés par l'Etat. Concernant l'inflation, il a indiqué qu'elle a atteint un niveau de 4,45% durant les premières neufs années de l'année en cours, alors que la loi de finances prévoit un taux de 5,5%, et cela malgré les rumeurs sur une importante inflation suite au financement non conventionnel, qui est destiné exclusivement à l'investissement public et non à la consommation. Ce taux résulte de la politique monétaire adoptée par la Banque d'Algérie (BA) pour relancer les moyens d'absorption de la liquidité à partir de janvier 2018. Quant à l'établissement du prix de référence du baril à 50 dollars dans le projet de loi de finances 2019, le grand argentier a indiqué que c'est «une mesure de prudence» imposée par «les fluctuations que connaissent les prix du pétrole influencés par des facteurs économiques et géopolitiques». Preuve en est, poursuit-il «le prix du baril a dégringolé sous la barre des 60 dollars en fin novembre après avoir atteint un niveau appréciable en début du mois d'octobre dernier». En outre, le ministre a réitéré que le gouvernement maintient le cap sur le ciblage des subventions. «Une étude pour identifier les catégorie sociales nécessiteuses est en cours», a-t-il indiqué. A propos des projets gelés, le ministre a répondu que «la levée du gel des projets se poursuivra et sera tributaire de la situation des finances de l'Etat et de l'ordre de priorité des projets».