Le dinar algérien continue sa chute entamée il y a plusieurs années. Il a perdu près de 5% de sa valeur face au dollar. C'est qu'a affirmé hier, le ministre des Finances, Abderahmane Raouya, lors de la séance plénière au Conseil de la nation, consacrée au débat sur le projet de loi de finances au titre de l'année 2019. Le ministre des Finances a reconnu, encore une fois, la dévaluation du dinar, qui a de fortes répercussions sur l'économie algérienne. En effet, le dinar continue sa dégringolade face aux principales devises, notamment face à la monnaie européenne, l'euro, et le dollar américain, et ce depuis la chute drastique des prix de pétrole, entamée en juin 2014, et résultant d'un déséquilibre entre l'offre et la demande sur le marché. Une situation qui a obligé le gouvernement à adopter une nouvelle stratégie économique, portant dévaluation du dinar, pour freiner les importations et atténuer les conséquences d'une inflation. Lors de son intervention, Raouya a expliqué l'érosion des réserves de change par le «déficit de la balance de paiement au cours des quatre dernières années», notamment le déficit de la balance courante. Toutefois, les réserves de change devraient baisser à 85,2 milliards de dollars à fin décembre 2018, et à 76,2 milliards de dollars à fin 2020, selon le ministre. Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Loukal, avait indiqué, vendredi dernier depuis Tunis, que les réserves de changes continueront d'augmenter si les prix du pétrole restent supérieurs à 50 dollars le baril, prix de référence sur lequel la loi de Finances 2019 été basée. A propos des prix des hydrocarbures, Raouya a estimé qu'ils vont se stabiliser à hauteur de 62 dollars d'ici la fin de 2018. En effet, les recettes budgétaires de l'Etat algérien restent largement tributaires des revenus issus des exportations des hydrocarbures, qui ont atteint plus de 27 milliards de dollars, contre 24 milliards l'an dernier. Concernant l'inflation moyenne annuelle, le ministre a rappelé qu'elle est estimée à 4,5%, selon les chiffres de l'Office nationale des statistiques arrêtés en octobre 2018, tandis que le déficit commercial est de 3,7 milliards de dollars à la fin de septembre, soit une baisse de plus de 4 milliards de dollars par rapport à la même période de l'an dernier. Les exportations de pétrole ont atteint plus de 27 milliards de dollars, contre 24 milliards l'année dernière, tandis que les réserves de change ont baissé à 88,61 milliards de dollars à la fin du mois de juin.