Des membres de cette confrérie sont poursuivis pour offense à l'islam, constitution illégale d'une association et collecte illégale d'argent. Le procès en appel des 27 Ahmadites, qui devait s'ouvrir hier à la cour de Béjaïa, près le tribunal de Béjaïa, a été reporté. Le juge a demandé un complément d'informations, avons-nous constaté hier sur place. «C'est une procédure normale, le juge a exigé un rapport détaillé concernant cette affaire», a estimé Me Iken Soufiane, l'un des membres du collectif des avocats de la défense, soulignant qu'il y a «atteinte à la liberté de culte, ratifiée pourtant par l'Algérie». Me Hamaidi Boubekeur a pour sa part regretté que «l'Algérie qui a ratifié toutes les conventions internationales liées aux droits de culte, poursuit tous ceux qui pratiquent une confession autre que celle pratiquée dans le pays, comme c'est le cas de cette confrérie des Ahmadites». Des hommes, des femmes de cette confrérie ont été interpellés en mars 2018. Ils sont poursuivis pour offense à l'islam, constitution illégale d'une association et collecte illégale d'argent. Lors d'un procès en première instance près le tribunal d'Akbou, les mêmes lois de leurs interpellations dans différentes localités de la wilaya de Béjaïa, ces adeptes d'un rite musulman remontant au début du XIXe siècle et originaire de la vallée du Pendjab (Inde), avaient été condamnés à six mois de prison avec sursis. Le collectif d'avocats de la défense, représenté par Me Hamaili Boubekeur et Belamri Yasser, ont interjeté appel. Un premier procès en appel a été reporté à une date ultérieure sur demande des avocats des Ahmadites en raison de l'absence de plusieurs éléments de ce groupe. Le juge avait retenu sur place la date du 28 novembre pour le déroulement de l'audience. Le bureau de Béjaïa de la Laddh considère que ces poursuites retenues contre les membres de cette communauté Ahmadie sont «en flagrante contradiction avec le droit de culte pourtant consacré par le droit national et international», écrit le bureau de la Laddh de Béjaïa dans un communiqué, et réitéré son appel à «l'abandon des poursuites à l'encontre des 27 prévenus dont cinq femmes et des familles entières». Le bureau de la Laddh, qui réaffirme sa «solidarité indéfectible» avec les prévenus et appelle l'opinion publique, les militants de la société civile et politique ainsi que les médias «à une large mobilisation pour la protection des libertés fondamentales: de culte, de conscience, d'opinion et d'expression qui sont le noyau des libertés».