Cest l'un des rares Etats africains à avoir atteint ce niveau. L'Algérie est dans l'espace! Et ce, bien plus qu'on ne le croirait. C'est ce qu'ont permis de découvrir les journées portes ouvertes sur l'activité spatiale nationale qui se poursuivent aujourd'hui à la Bibliothèque nationale. Il en est ressorti que le programme spatial algérien était bien fourni et que les applications qui en découlent étaient nombreuses. Les secteurs d'application vont de l'agriculture à l'urbanisme, à la gestion des ressources en eau, tout en passant par la gestion des risques majeurs, par l'aménagement du territoire et par le tourisme. Les images satellites permettent en outre de connaître et d'évaluer les ressources naturelles, cartographier et faire le suivi des infrastructures de base, et lutter rapidement et efficacement contre les feux de forêt grâce à la télédétection. L'Algérie s'est offerte une vraie constellation afin d'atteindre ces objectifs. Plusieurs entités étaient présentes pour montrer les fruits des efforts du déploiement spatial de l'Algérie. Parmi les entités qui profitent de ces avancées, l'Agence nationale du cadastre, les services de protection des forêts, différentes agences de gestion de l'eau ainsi que l'Agence nationale de développement du tourisme, pour ne citer que celles-là. Azzedine Oussedik, directeur général de l'Asal, n'a pu cacher sa fierté quant aux progrès et aux accomplissements de l'agence qu'il dirige. «Depuis 2002, nous avons formé un capital humain de haut niveau, qui est passé de 100 ingénieurs à environ 600 aujourd'hui», a-t-il clamé. «Nous sommes également passés d'un seul à six satellites en orbite, dont un de télécommunications», a-t-il ajouté. Selon lui, le programme 2020-2040 permettra de se rapprocher de l'objectif d'une indépendance totale dans le domaine spatial. «Nous espérons que le satellite Alcomsat 2 soit lancé par des Algériens», a-t-il lancé en expliquant la bien plus grande complexité d'un satellite de télécommunications par rapport à un satellite d'observation. «L'Algérie n'en est qu'à ses débuts dans le domaine spatial, mais nous avons lancé une dynamique chez les jeunes», a-t-il conclu. Il a en outre énuméré certaines réalisations, dont les satellites d'observation, parmi lesquelles une carte de prévention des risques majeurs, dont l'aide à l'aménagement d'ouvrages de protection contre les inondations, ainsi que la possibilité de suivre les chantiers majeurs de façon optimisée. Pour ce qui est de la formation, les étudiants et les professeurs ne cachent pas leur optimisme. Les cadres du Centre d'exploitation des systèmes de télécommunications ont reçu des formations de la part du partenaire chinois, mais les agences Algérie Telecom Satellite ainsi que Télédiffusion Algérie lancent déjà des stages au profit des travailleurs du domaine. Plus important encore, l'université de Blida a lancé deux spécialités dans le domaine aérospatial, qui sont les télécommunications spatiales et la propulsion spatiale, dont les premières promotions devraient être diplômées «d'ici un à deux ans», selon l'un de leurs professeurs, présent aux journées portes ouvertes. Il accompagnait en outre le club de «rocketry» de son université. «Le problème majeur dans la formation étant les débouchés, il est partiellement réglé par la dynamique actuelle et la demande de l'Asal en personnes formées dans le domaine», s'est-il félicité. «De plus, les spécialités ouvertes sont en relation directe avec les capacités et prérogatives de l'agence», a-t-il conclu. Le «rocketry» club de l'Ecole nationale polytechnique était également présent, et les deux clubs ont présenté les prototypes de fusée qu'ils ont réalisés. Bon vent à ce domaine qui commence tout juste à prospérer en Algérie, en espérant qu'il se développe davantage dans les années qui viennent. Il en va de l'indépendance et de la souveraineté du pays.