Un important groupe terroriste a réussi, mercredi, à détourner 17 véhicules 4X4 de marque Toyota et un semi-remorque appartenant à une firme pétrolière occidentale dans la localité de Ouanet, dans la wilaya d'Illizi. Ce convoi de véhicules a été intercepté alors qu'il se préparait à rejoindre le camp de base de cette société pétrolière. On ne connaît pas encore le sort des occupants, notamment les chauffeurs originaires du Sud, mais le groupe terroriste croyait, apparemment, à la présence de fonctionnaires de cette compagnie ou à un convoi de touristes. Depuis quelques jours, l'affluence de touristes, nationaux et étrangers, dans cette région à l'extrême sud-est du pays, a créé une ambiance inhabituelle dans la wilaya d'Illizi. Des vols charters et les liaisons régulières ont déversé de nombreux touristes sur la ville pour les fêtes du réveillon, ce qui aurait suscité l'idée d'un attentat. Or, les véhicules interceptés étaient vides, ce qui n'a pas empêché le groupe, que certaines sources ont identifié comme celui de l'émir Mokhtar Benmokhtar, de récupérer ces véhicules tout-terrain. Le vaste ratissage, qui s'est enclenchée dans la journée même par les éléments de l'armée et du Groupement des gardes frontières (GGF), a permis de localiser rapidement l'emplacement du convoi détourné le long des frontières algéro-libyennes à plus de 400km au sud d'Illizi. 6 véhicules Toyota sur les 17 et le semi-remorque ont été retrouvés abandonnés et ensablés dans les dunes. Le groupe terroriste ne les ayant pas abandonnés par hasard puisqu'ils étaient pour la plupart minés par des bombes artisanales que les militaires algériens ont réussi à repérer et à désamorcer. Aucune autre indication n'est à signaler quant au déclenchement d'un accrochage sur les lieux de la découverte des véhicules. Selon des sources informées, cette opération terroriste aurait été menée par le groupe de Mokhtar Benmokhtar, alias Laouar, qui n'est autre que l'émir régional de la zone sud de l'organisation salafiste (Gspc) de Hassan Hattab. Prenant des risques considérables, eu égard au déploiement militaire dans le Sud algérien, le groupe du Gspc voulait probablement frapper un grand coup pour terroriser les compagnies pétrolières occidentales dans le sud ou les éventuels touristes de circonstance. Benmokhtar s'est déjà signalé par une opération similaire dans le Sud algérien lorsqu'il a tenté de détourner le tracé du rallye Paris-Dakar, en 1999-2000, qui traversait le nord du Niger. Les menaces terroristes avaient dissuadé les organisateurs du Rallye, dont Sabine, de poursuivre la course dans la région et de lancer un pont aérien vers le Mali. Il s'est avéré, par la suite, que ces menaces n'étaient pas sérieuses du fait de la présence du groupe Benmokhtar dans la région de Aïn Salah. Actuellement, très peu d'informations circulent sur le sort de ce terroriste, souvent contradictoires, puisque certaines sources l'ont signalé au Mali et au Niger. Cet adjoint de Hattab, ancien du GIA, tente depuis des années, sans succès, de menacer les compagnies pétrolières étrangères en s'attaquant notamment aux pipelines qui acheminent le gaz vers le Nord algérien.