Le président de l'APN doit rester neutre et ne devrait pas prendre partie, selon les alliés de Djaballah. Le parti de Djaballah n'arrive pas à guérir d'une crise qui affecte, de jour en jour, sa position. Au lieu de signes de réconciliation, ce sont d'autres problèmes qui pointent à l'horizon. La crise s'est prolongée une fois encore au sein de l'APN puisque le problème de représentativité du parti de Djaballah persiste. En effet, le président Amar Saïdani vient de refuser l'installation de Hakimi Chemseddine comme chef du groupe parlementaire d'El Islah. Selon Benkhalfa, le secrétaire national chargé de l'organique, Hakimi a été désigné par le parti qui a remis une liste au président de l'APN contenant notamment les noms des autres membres du groupe. «M.Saidani a validé au début la liste. Trois jours après, il l'a refusée sous prétexte qu'il y a toujours un litige au sein du parti», a-t-il déclaré. Il s'est dit toutefois étonné de ce changement d'attitude envers le parti de Djaballah dont les membres ignorent les raisons. Pour lui, tant que l'affaire est entre les mains de la justice, le président de l'APN doit rester neutre et ne devrait pas prendre partie. «Comment peut-on expliquer alors que le ministère de l'Intérieur a accepté nos listes électorales pour les partielles», a-t-il relevé. Les alliés de Djaballah accusent en quelque sorte le président de l'APN de soutenir les redresseurs. La division des rangs risque même de geler le travail des commissions du parti au sein de l'Assemblée. Rappelons que le parti a connu la même situation au mois de mars dernier. Les redresseurs du MRN se sont réjouis, à l'époque, de la fin de non-recevoir signifiée par le président de l'APN, Amar Saïdani, aux alliés de Djaballah concernant la légitimité de représentation des députés du mouvement à l'Assemblée. La représentativité du groupe parlementaire du mouvement d'El Islah comprenait Miloud Kadri élu comme chef du groupe et approuvé par les redresseurs. Abdelghafour Saâdi, vice-président du parti et président du groupe parlementaire à cette époque avait introduit, faut-il le souligner «au nom du parti» une requête auprès du président de l'APN, Amar Saïdani, pour radier les redresseurs du groupe parlementaire d'El Islah. «Nous espérons que M.Saïdani tranchera avant la reprise des travaux de l'APN. Dans le cas contraire, le parti qui a 43 députés, dont 10 ont rejoint le mouvement de redressement, sera confronté à un sérieux problème de représentativité», avait-il déclaré quelques jours avant l'ouverture de la session printanière de l'APN. La crise du parti doit se régler en dehors de l'hémicycle, aurait répondu le président de l'Assemblée citant en exemple la crise du vieux parti qui, selon lui, n'a pas été réglée au sein de l'APN. «Le niet» de M.Saïdani a été considéré comme un deuxième échec subi par le groupe de Djaballah, après celui de l'annulation de la tenue du congrès par les services du ministère de l'Intérieur, un mois auparavant. Djaballah a rassuré après, que la page de la crise fait partie du passé. «La campagne de déstabilisation» qui visait le parti, n'a laissé, selon lui, aucune trace, et à aucun moment, elle n'a menacé sa position de leader et fondateur du parti: «Nous avons su surmonter cette crise qui relève aujourd'hui du passé», a-t-il affirmé à maintes reprises avant de promettre à ses militants d'organiser un congrès historique. En attendant, la crise continue.