Abdallah Djaballah, ex-président du Mouvement de la réforme nationale (MRN), a tenu mardi dernier une réunion extraordinaire avec les membres du bureau national. L'objectif de ce conclave, selon un communiqué signé par le vice-président du mouvement, Abdelghafour Saïdi, est de débattre et par la même de se positionner par rapport à la décision prise le jour même par le Conseil d'Etat de reporter l'affaire du MRN. Pour rappel, les partisans et les fidèles de M. Djaballah ont introduit un recours auprès de cette institution, et ce, après le jugement rendu en leur défaveur par la chambre administrative de la cour d'Alger en date du 12 juin 2006. Djaballah et ses compagnons dénoncent vivement cette procédure. « Nous attendions avec impatience cette date fatidique. Après le report de la décision lors des délibérations du 10 juillet dernier, l'arrêt du Conseil d'Etat devait être rendu mardi passé, mais en vain. En haut lieu, les responsables de cet organisme, qui a pour habitude de trancher dans les délais les problèmes soumis par les partis, ne semblent pas se presser en ce qui nous concerne pour statuer sur notre affaire », a expliqué le bureau national d'El Islah. La crise qui secoue El Islah depuis plusieurs années est pour Djaballah un simple conflit organique interne et qui devrait être normalement tranché par les membres du conseil consultatif (madjlis echoura). Toutefois, ses opposants, à leur tête des membres du conseil consultatif, ont porté l'affaire devant les tribunaux. Soumis depuis 2004 à l'appréciation de la justice, le conflit que paye cash aujourd'hui Abdallah Djaballah, puisque ce dernier a été débouté par le passé et privé de la formation qu'il a récupérée haut la main et de la participation aux élections législatives, n'est pas près de connaître son épilogue ni une véritable fin. Djaballah n'envisage pas pour autant, dit-il, de baisser les bras. Il accuse par la même occasion les hauts responsables de vouloir l'empêcher de prendre part aux prochaines joutes électorales. « Nous déplorons et nous dénonçons le comportement du Conseil d'Etat. Un comportement qui répond à une démarche et à un objectif purement politique. Le pouvoir veut empêcher à tout prix la direction légitime, à sa tête Djaballah, de participer aux prochaines élections et nous sommes persuadés que cette nouvelle politique prônée par nos responsables est l'essence de la nouvelle loi sur les élections », a soutenu M. Saïdi. Actuellement, le suspense plane encore une fois et les partisans de M. Djaballah semblent comprendre que cette attitude n'est nullement de bon augure. Ils étaient presque convaincus que le Conseil d'Etat allait se prononcer en leur faveur et rendrait un verdict qui les rétablirait dans leur plein droit.