La crise du parti doit se régler en dehors de l'hémicycle, a répondu le président de l'Assemblée. Le parti de Djaballah n'arrive pas à guérir d'une crise qui révèle chaque jour des divergences inconciliables entre les protagonistes. Au lieu de signes de réconciliation, ce sont d'autres tiraillements qui pointent à l'horizon. Les redresseurs du MRN se sont réjouis hier, de la fin de non-recevoir signifiée par le président de l'APN, Amar Saïdani, aux alliés de Djaballah concernant la légitimité de représentation des députés du mouvement à l'Assemblée. «Cette semaine a connu des développements importants dans la maison d'El Islah», a rapporté un communiqué des «redresseurs» du parti citant comme premier développement, le problème de représentativité du parti de Djaballah au sein de la chambre basse. «La représentativité du groupe parlementaire du mouvement El Islah a été réglée après l'échec de l'autre partie (...) et de ce fait le chef légitime et élu du groupe parlementaire demeure Miloud Kadri», selon le communiqué «des redresseurs». Abdelghafour Saâdi, vice-président du parti et président du groupe parlementaire, a introduit «au nom du parti» une requête auprès du président de l'APN, Amar Saïdani, pour radier les redresseurs du groupe parlementaire d'El Islah. «Nous espérons que M.Saïdani tranche avant la reprise des travaux de l'APN. Dans le cas contraire, le parti qui a 43 députés, dont 10 ont rejoint le mouvement de redressement, sera confronté à un sérieux problème de représentativité», a-t-il déclaré quelques jours avant l'ouverture de la session printanière de l'APN. La crise du parti doit se régler en dehors de l'hémicycle, aurait répondu le président de l'Assemblée citant en exemple la crise du vieux parti qui selon lui, n'a pas été réglée au sein de l'APN. «Les frondeurs» du MRN considèrent «le niet» de M.Saïdani comme un deuxième échec subi par le groupe de Djaballah, après celui de l'annulation de la tenue du congrès par les services du ministère de l'Intérieur, un mois auparavant. Une annulation qui serait motivée par une affaire pendante au niveau de la cour d'Alger ; le 13 décembre 2004, des cadres du parti avaient déposé plainte contre Djaballah et deux de ses cadres. Le second développement, rapporté dans le même communiqué diffusé hier, par les redresseurs, a trait aux succès retentissants que rencontrent les sorties des redresseurs sur le terrain. «La réussite sur tous les plans du congrès de wilaya d'Annaba qui s'est déroulé sous la présidence du Dr Mohamed Djahid Younsi» contraste avec «la gifle reçue par l'autre partie lors du rassemblement organisé, jeudi dernier à Souk Ahras par Djaballah, qui n'a pas regroupé plus de 60 personnes». Cette sortie des redresseurs intervient quelques jours après le rassemblement organisé par Djaballah à la mutuelle des travailleurs de la construction de Zéralda, le lieu où devait se tenir le congrès annulé. Rassurant, Djaballah a soutenu lors de cette rencontre que la page de la crise fait partie du passé. «La campagne de déstabilisation» qui visait le parti, n'a laissé, selon lui, aucune trace, et à aucun moment, elle n'a menacé sa position de leader et fondateur du parti: «Nous avons su surmonter cette crise qui relève aujourd'hui du passé», a affirmé Djaballah avant de promettre à ses militants d'organiser un congrès historique. L'autre tendance est tout aussi optimiste pour l'organisation d'un congrès grandiose. En attendant, la crise continue.