Le cas des inondations de Bab El Oued ne peut être qu'un exemple de la défaillance en matière d'information. Le rapport sur les catastrophes dans le monde, dont l'intitulé de l'édition 2005 porte sur le rôle de l'information dans la gestion des désastres, a été présenté, hier, lors d'une journée d'information organisée par le Croissant-Rouge algérien et le bureau pour l'Afrique du Nord de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Le document en question met en exergue le rôle de l'information avant, pendant et après la catastrophe. Il est indiqué que, outre la sauvegarde des vies, l'information contribue aussi à limiter les souffrances après un désastre. «L'information est en soi une forme d'assistance vitale», indique le rapport. Seulement, relève-t-on dans ce document, son importance n'est pas suffisamment reconnue au sein des organisations humanitaires. «Hélas, les organisations d'assistance se soucient essentiellement de collecter des informations pour leurs propres besoins et ne communiquent pas assez», lit-on dans le rapport. Afin de sensibiliser davantage quant à l'importance de la communication et de l'information dans les situations de catastrophes, le rapport explique qu'à Cuba la mortalité liée aux ouragans est nettement moins élevée que dans les pays voisins parce que la sensibilisation de la population y est plus élevée. Il est vrai que le cas des inondations de Bab El Oued ne peut être qu'un exemple de la défaillance en matière d'information qui a induit la perte de plusieurs vies humaines. En effet, si la population avait bien intercepté des messages d'alerte diffusés par les services météorologiques et si les médias avaient su relayer ces bulletins, l'impact de la catastrophe aurait été moins important. L'Algérie qui a vécu, depuis 1990, sept grandes catastrophes, a acquis une certaine technicité en matière de secourisme et de gestion des sinistres, a indiqué, dans son allocution, le ministre de la Solidarité, le Dr Djamel Ould Abbès. Ce dernier propose d'ouvrir des débats sur les risques majeurs au cas où l'information fait défaut. «Il faut donner une place privilégiée à l'information dans les situations de catastrophes». La chef de la délégation régionale, Fiscr, de la région Afrique du Nord, a lors de son allocution, donné quelques chiffres relatifs aux catastrophes enregistrées au courant de l'année 2004. Ainsi, explique Mme Anne Leclerc, le montant des catastrophes enregistrées lors de cette année s'élève à 145 milliards de dollars. Pour ce qui est des pertes humaines, elles se comptent à plus de 250.000 morts, alors que le nombre des personnes affectées est de 145 millions. Il y a lieu de noter que le nombre des morts dans des catastrophes naturelles a diminué ces dix dernières années par rapport au passé soit moins de 580.000 morts, contrairement au nombre des catastrophes qui est passé de 110 à 300 dans la même période. Il ressort ainsi que la gestion des catastrophes s'est améliorée. Toutefois, relève l'intervenante, la maîtrise de l'information et de la communication est encore à son stade primaire, d'où l'opportunité de telles rencontres.