L'ANP intercepte sur le réseau routier des migrants et d'anciens terroristes venant du Sahel, ce qui constitue une préoccupation à laquelle il faut faire face. L'Algérie ne badine pas avec la sécurité du pays et celle de ses enfants. Elle le dit haut et fort n'en déplaise à ceux qui cherchent à ternir son image en criant aux atteintes des droits de l'homme. Le pays qui a déjà eu à vivre les affres du terrorisme pendant une dizaine d'années, s'il est disposé à trouver un équilibre entre l'enjeu sécuritaire et humanitaire dans le traitement du phénomène de la migration clandestine, n'est cependant pas prêt à laisser les terroristes revenir sur son sol sous la couverture de la migration. Hier et sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale, le coordonnateur du centre opérationnel des migrations au ministère de l'Intérieur, Hassan Kacimi est revenu sur la position officielle de l'Algérie en déclarant que le pays ne fera «aucune concession» en matière de sécurité et de protection de ses frontières dans le cadre de la lutte contre la migration clandestine, dont les flux connaissent un «redéploiement» et une «exfiltration» d'anciens terroristes venant de zones de conflits. L'invité de la radio a déploré «l'arrivée assez importante de migrants qui viennent de zones de conflits et parmi lesquels il y a un redéploiement et une exfiltration d'anciens terroristes». Apportant des explications sur les migrants clandestins qui remontent de l'Afrique subsaharienne vers l'Algérie, mais aussi des migrants arabes venant notamment de Syrie, du Yémen et de la Palestine, M. Kacimi a affirmé qu'il s'agit d'un «phénomène nouveau» car, a-t-il précisé, ces migrants «empruntent des circuits encadrés par des groupes armés». Mettant en garde contre l' «instrumentalisation» du phénomène migratoire, M. Kacimi a fait observer que ces migrants «passent par des capitales connues pour avoir instrumentalisé plusieurs dossiers ayant abouti à la subversion et au terrorisme». «L'Armée nationale populaire intercepte sur le réseau routier des migrants et d'anciens terroristes venant du Sahel, ce qui constitue une préoccupation à laquelle il faut faire face», a-t-il relevé, insistant, toutefois, sur la nécessité de «trouver un équilibre entre l'enjeu sécuritaire et humanitaire dans le traitement du phénomène de la migration clandestine». S'exprimant sur la conférence ayant porté sur le Pacte mondial sur les migrations, organisée récemment à Marrakech au Maroc, M. Kacimi a estimé que «ce pacte ne fait pas de distinction entre la migration clandestine et la migration légale», soulignant qu'il appartient à chaque pays de «définir la politique publique migratoire». «L'Algérie refuse que la question migratoire soit instrumentalisée ou sous-traitée, comme elle rejette un nombre de propositions concernant la délocalisation des centres ou plates-formes migratoires», a-t-il mentionné. S'agissant de la question des «harraga» en Algérie, M.Kacimi a estimé qu'il s'agit d'un «dossier douloureux qui nous interpelle, car il y a une souffrance à prendre en charge». «Nous avons criminalisé l'acte, mais cela n'a pas donné de résultat. Nous devons réfléchir et ouvrir d'autres pistes afin de traiter cette problématique», a-t-il affirmé, relevant que «les pouvoirs publics mobilisent beaucoup de moyens pour trouver des solutions à même d'aller vers une réinsertion sociale réelle de cette jeunesse». Par ailleurs, il a précisé que les Algériens «représentent moins de 1% de l'ensemble des migrants qui arrivent en Italie», dénonçant par la même occasion «les réseaux mafieux qui organisent ces flux migratoires».