Trouver l'équilibre entre le sécuritaire et l'humanitaire dans le traitement du phénomène de la migration clandestine est la préoccupation de l'heure de l'Algérie. Tous les responsables chargés de ce dossier l'ont bien compris et le message à transmettre est parfois parasité par les professionnels des droits-de-l'hommisme, aussi bien nationaux qu'étrangers. Il ne fait plus aucun doute que les organisations non gouvernementales sont dans l'obligation de justifier leur existence par l'application des cahiers de charges, même habillées d'humanisme aux relents politiques. Malgré toutes les pressions subies à dessein, l'Algérie reste ferme quant à la sécurité de ses frontières et à l'intégrité de son territoire en réitérant sa position face aux conséquences d'une migration clandestine non maîtrisée. Chaque occasion est ainsi sollicitée pour expliquer la position officielle par rapport à ce dossier sensible, à plus d'un point, qui contribue à fragiliser l'image du pays à l'étranger, particulièrement à la lumière des rapports négatifs rapportés sur la foi de seuls témoignages d'acteurs concernés. Le propos n'étant pas de dédouaner des actions répréhensibles par la loi et la morale, mais l'enjeu est tel que les détails ont leur importance dans cette équation qui prête plus à un périlleux exercice de funambulisme. Cette distance à absolument prendre pour analyser la situation soutient l'impérieuse logique de se positionner entre ce nécessaire besoin de sécurité interne et cette responsabilité morale à secourir les plus démunis. L'Algérie ne peut renier son rôle dans cette configuration, elle qui milite pour une prise en charge migratoire juste et équitable. Hier, le coordonnateur du Centre opérationnel des migrations au ministère de l'Intérieur, Hassan Kacimi, s'est de nouveau exprimé sur la question, affirmant que l'Algérie ne fera «aucune concession» à ce propos. Le gouvernement n'invente rien à ce titre et ne fait que reprendre les thèses suggérées en faisant le lien entre lutte contre la migration clandestine et le terrorisme, tout comme il a été sujet des connexions entre criminalité transfrontalière et groupes armés. Pour Alger, la recrudescence de la migration clandestine charrie avec elle un «redéploiement» et une «exfiltration» d'anciens terroristes venant de zones de conflits armés. Cette migration, à son corps défendant, se présente comme le parfait cheval de Troie de Daech et d'Aqmi et l'Algérie est dans son droit le plus absolu d'être plus regardante sur les personnes qui passent ses frontières. De là à penser que derrière chaque migrant se cache un terroriste, il y a matière à débattre.