Rédigée par le Royaume-Uni et adoptée vendredi à l'unanimité du Conseil de sécurité, une résolution autorise l'ONU «à établir et à déployer, pour une période initiale de 30 jours à compter de l'adoption de la résolution, une avant-garde pour commencer un travail d'observation», sous la direction du général néerlandais à la retraite Patrick Cammaert. Il insiste sur «le plein respect par toutes les parties du cessez-le-feu décrété pour la province de Hodeïda», finalement entré en vigueur mardi dernier mais perçu comme très fragile. Le mouvement Ansar Allah yéménite (Houthis) a qualifié de «pas important» cette résolution de l'ONU qui prévoit l'envoi d'observateurs au Yémen, tandis que le gouvernement réaffirme son engagement à travailler avec les Nations unies et respecter l'accord conclu en Suède. La résolution onusienne prévoit l'envoi d'observateurs civils pour consolider la trêve dans le port stratégique de Hodeïda, principal front de la guerre, et entérine les acquis obtenus lors de consultations inter yéménites tenues en Suède mi-décembre. Cité par la télévision al-Massirah contrôlée par les Houthis, Mohammed Abdelsalam, chef de la délégation Houthie aux pourparlers de Suède, a reproché à la résolution de ne pas avoir condamné les «crimes des agresseurs». Le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi a de son côté réaffirmé son «engagement (à respecter) l'accord» de Suède entériné par la résolution onusienne, dans un communiqué publié vendredi soir. Il s'est dit prêt à travailler «dans un esprit positif» avec l'émissaire de l'ONU au Yémen, Martin Griffiths, afin de poursuivre des consultations destinées à trouver un accord politique durable, pour mettre fin à un conflit ayant fait plus de 10.000 morts et provoqué la pire crise humanitaire au monde selon l'ONU. Riyadh avait également réagi vendredi soir à la résolution estimant notamment qu'avec une présence sur le terrain d'observateurs, les Houthis allaient «perdre leur marge de manoeuvre». L'émissaire de l'ONU au Yémen, martin Griffith, est arrivé hier à Aden où il doit superviser le déploiement des observateurs qui veilleront au strict respect de l'accord de Stockholm.