Mourad Chaâbane, une jeune figure du cinéma les plus en vue. Il a commencé sa carrière artistique, au sein d'une troupe théâtrale de son quartier à Hussein Dey. Malgré son jeune âge, Mourad a acquis une importante expérience dans le septième art. Il a côtoyé des figures emblématiques du cinéma algérien tels Azzedine Medjoubi, Tribeche, Ariouate et autres Aissa Story, qui lui ont permis de développer son talent et de s'exploser. En l'espace de 20 ans de carrière artistique, Mourad a su s'imposer comme l'un des jeunes acteurs les plus brillants. Il nous parle dans cet entretien de son expérience dans le feuilleton El-bedhra, de son parcours cinématographique ainsi que du cinéma algérien en général. L'Expression: Parlez-nous de votre expérience dans le feuilleton El-bedhra? Mourad Chaâbane: Il m'est difficile de porter un jugement. Seul le public le pourra. Néanmoins je peux dire, selon les échos qui me parviennent, que le feuilleton a bien réussi. Il est parmi les rares produits qui ont su capter l'attention des téléspectateurs pendant le mois de Ramadan. S'agissant de mon expérience, je dis modestement que cela a été bénéfique aussi bien pour moi que pour le feuilleton lui-même. J'ai donné le meilleur de moi même pour présenter le meilleur produit possible à notre merveilleux public. Est-ce vous qui avez choisi le rôle de Tayeb? Vous voulez qu'on parle des coulisses. Je dis que c'est le rôle qui m'a choisi, pas le contraire. C'est-à-dire, c'est l'histoire du feuilleton qui fait son choix sur le personnage. Le réalisateur, peut-être, a vu en moi la personne qui pourrait interpréter ce rôle, et ajouter un plus pour le scénario. Parmi le secret de la réussite d'un produit cinématographique, il est impératif de trouver le personnage qui pourra jouer convenablement le rôle. Moi, je pense modestement que j'ai donné le maximum de moi-même. D'ailleurs, comme je viens de le dire, le produit a bien réussi. Vous dites que le produit a réussi, or le public a mal apprécié la fin de l'histoire... Cette question aussi il faut la poser au réalisateur, M.Tribeche. Je ne peux répondre à sa place. Mais, une chose est sûre, on ne peut pas parler dans l'épisode final de toutes les histoires du feuilleton. Je pense qu'il a eu, quand même, des fins intéressantes. Par exemple, le retour de Nabil chez Ami Omar. Bouchera a retrouvé sa mère. Le mariage entre moi et Bouchera... etc. C'est le réalisateur qui a choisi cette fin, il sait que c'était la plus appropriée. On peut dire aussi que, si la fin est ouverte, peut être qu'il y aurait une autre partie du feuilleton, on ne sait pas... Revenons à Mourad Chaâbane. Vous avez commencé votre carrière dans une troupe théâtrale. Aujourd'hui votre carrière a pris une autre tournure sur la scène du cinéma national. Pouvez-vous nous en parler? Comme vous le dites, au début j'ai fait mes premiers pas dans la troupe théâtrale de mon quartier à Hussein Dey. C'était l'occasion pour moi de fréquenter les grandes figures du cinéma, tel Azzedine Medjoubi. Après, en 1985 j'ai participé au film Les enfants du soleil. C'était ma première expérience cinématographique. Dans ce film, j'ai bien honoré le cinéma national, en remportant le prix à Tunis en 1986 du meilleur comédien masculin arabe. Après ce film, j'ai pris part au feuilleton El Massir 1 et 2, (La destinée, Ndlr), de Djamel Fezzaze (qu'Allah ait son âme). Puis c'était avec Athmane Alliouat dans le film Ailla ki nasse. Concernant ma réussite, je vous dis en toute simplicité que c'est grâce à mon sérieux, et c'est surtout grâce à la confiance que j'ai en moi, sans oublier aussi les gens qui m'ont aidé dans mon parcours. Il faut sentir et vivre le rôle pour l'interpréter convenablement. A propos de ce dernier point, quel est l'acteur avec qui vous aimez travailler? Sincèrement, je n'ai de préférence pour aucun acteur. Chacun a sa particularité, chacun a son charme dans le travail. Comme je viens de le dire, travailler avec plusieurs acteurs et différents réalisateurs ne peut-être que bénéfique pour moi. Parlons du cinéma national, à quoi est dû à votre avis, le manque de production? Sans entrer dans les spéculations, je dis qu'on manque d'encouragements. Nos responsables doivent trouver les moyens pour motiver les réalisateurs, les acteurs et les scénaristes à produire davantage, et de donner, ainsi, un coup de pouce à notre culture. Pourquoi ne pas, par exemple, honorer les meilleurs scénaristes, en leur offrant des prix symboliques. C'est comme ça que ça se passe ailleurs. Cela ne veut pas dire que les responsables ne nous encouragent pas. Mais je demande à ce qu'ils nous encouragent davantage, afin de donner le meilleur produit à notre public à qui je rends un vibrant hommage. Nous avons un public connaisseur, il mérite des produits à sa hauteur. On vous laisse le soin de conclure... Je tiens d'abord à vous remercier pour l'invitation. Par la même occasion je tiens à remercier l'équipe technique. Je remercie MM.Tribeche et Akacha respectivement réalisateur et directeur de production, ainsi que le directeur général du centre des transmissions, M.Ferraoune Ahmed, pour son soutien. Je tiens à rassurer notre merveilleux public qu'il y aura une production meilleure à l'avenir. Comme on dit «Allah Ebaki Ster».