«L'investissement des privés dans des drames télévisuels a eu un impact négatif sur le 7e art en Syrie». La Semaine culturelle syrienne à Alger fut riche en productions culturelles et artistiques. Cinéma, conférences, musique, la Syrie a apporté ce qu'elle avait de plus beau chez elle tout en dévoilant ses forces et ses faiblesses à un public bien curieux des cultures des autres. Un regard attentionné sur le cinéma syrien est porté pour commencer, à la salle El Mougar. L'investissement des privés dans des drames télévisuels a eu un impact négatif sur le 7e art en Syrie, a indiqué, dimanche à Alger, le critique de cinéma, Mohamed Abidou, lors d'un point de presse animé à la salle El Mougar et ce, à l'occasion de la Semaine culturelle syrienne qui se tient jusqu'au 18 décembre en cours dans le cadre de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe 2007». M.Abidou a précisé que ces privés ont tourné le dos au cinéma pour se consacrer à la production télévisée à des fins lucratives. Le fait que les producteurs ne s'intéressent plus au cinéma est dû à la stagnation de la production cinématographique en raison de l'absence de salles de cinéma, a souligné l'intervenant. Il a ajouté que Damas, à titre d'exemple, ne dispose que de deux salles modernes dont «les prix d'accès sont très élevés», auxquelles s'ajoutent d'anciennes salles qui ont besoin de restauration. En vue de faire face à cette situation, les spécialistes du secteur ont jugé nécessaire d'ouvrir le débat autour du retour des privés au cinéma, a-t-il indiqué. Après avoir présenté un bref exposé sur le cinéma syrien qui a connu tantôt des moments de stagnation et tantôt des moments de gloire, suivant les circonstances politiques et socio-économiques qu'a traversées le pays, M.Abidou a estimé que le cinéma syrien a «pu refléter la réalité arabe et se distinguer par l'audace dans le choix des thèmes». Le critique a cité comme exemple le film Visions romanesques, diffusé à la salle El Mougar, en marge de la conférence de presse, et réalisé par Ouha Al Raheb, première femme cinéaste en Syrie. Le film évoque l'histoire d'une jeune fille qui a décidé d'aller au Liban pour fuir les restrictions familiales. Malheureusement, son départ coïncide avec l'invasion du pays par les Israéliens en 1982, ce qui la pousse à rejoindre les rangs de la résistance. Par ailleurs, l'intervenant a annoncé que la Syrie compte produire 10 films dans le cadre de la manifestation «Damas, capitale de la culture arabe 2008», soulignant que 4 films inspirés de romans damascènes ont été réalisés jusqu'à présent, dont Hassiba et Damas, le sourire de la tristesse. Toujours dans le cadre de la Semaine culturelle syrienne, il est prévu aujourd'hui la projection, à 14h, de Eltahine El Assouad de Ghessan Chadih après la diffusion, hier, du film Sous le toit de Nidal Edebs qui a valu à sa comédienne Soulafa Miamar, cet été, le Prix de la meilleure interprétation féminine à la première édition du Festival du film arabe d'Oran. Plusieurs conférences aussi figurent au programme. On peut citer une sur la vieille ville Damas, qu'a animée, dimanche dernier, le Dr Ali Kaïm, au département Histoire de l'université de Bouzaréah, une autre sur la langue arabe moderne et le défi de la mondialisation. Mohamed Kedja pour sa part, a animé une conférence sur l'Emir Abd El-Kader dans la poésie arabe, à l'université de Bouzaréah et une autre à Medéa. Une bonne idée que celle de se rapprocher des étudiants pour mieux connaître l'histoire de cette figure emblématique qu'est l'Emir. Apres s'être produit à la salle El Mougar, la troupe Taouk El Yasmine Chouyoukh Salatine Etarab animera une soirée de clôture au Palais de la culture, ce soir, à partir de 18h30.