L'Algérie est représentée par M.Bedjaoui. Alors que le ministre des Affaires étrangères M.Mohamed Bejaoui est depuis hier à Manama (Bahrein), à la tête d'une délégation qui doit participer à la deuxième réunion du Forum de l'avenir les 11 et 12 novembre en cours, il serait bon de se rappeler que cette réunion des ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays arabes et ceux des pays membres du G8, examinera les moyens d'encourager les réformes politiques, économiques et sociales ainsi que les questions des droits de l'homme, de l'éducation et de la jeunesses et le rôle de la femme dans la vie socio-économique. Tout cela bien sûr nous ramène au projet Grand Moyen-Orient initié par le président américain George W.Bush juste après la chute du chef d'Etat irakien Saddam Hussein, projet endossé par le sommet du G8 en juin 2004, les Etats-Unis ayant présenté le renversement de Saddam comme la première étape de la refonte du Moyen-Orient. La première réunion du forum de l'avenir avait eu lieu à Rabat, au Maroc, en décembre 2004 mais depuis cette date, le projet semblait marquer le pas, du fait de l'opposition franche de plusieurs leaders arabes qui ont déclaré que la réforme politique ne peut pas être imposée de l'extérieur, notamment Hosni Moubarek d'Egypte et l'Emir Adbellah d'Arabie Saoudite, à l'époque prince héritier. Du reste, la rencontre qui devait avoir lieu au Caire sous le même thème a dû être annulée sous la pression américaine, la secrétaire d'Etat Condoleeza Rice ayant vertement critiqué le verrouillage de la démocratie en Egypte au profit du président Hosni Moubarak et l'emprisonnement de l'un de ses opposants. Depuis cette date, l'Egypte a modifié sa Constitution pour introduire une dose de pluralisme à la présidentielle. Entre-temps aussi des élections législatives pluralistes ont eu lieu en Irak où une nouvelle Constitution a été adoptée par référendum permettant de nouvelles élections législatives en décembre 2005. On ne passera pas sous silence le départ de l'armée syrienne du Liban. Mais le grand problème restera le blocage du dialogue israélo-palestinien; de nombreux dirigeants arabes faisant remarquer à juste titre que nulle avancée sérieuse ne se fera tant que la Palestine ne sera pas réintégrée dans ses droits inaliénables et n'aura pas créé un Etat reconnu internationalement. Mais en même temps il ne fait aucun doute que le projet américain de démocratisation du monde arabo-musulman ne connaîtra aucune avancée sérieuse tant qu'il n'est pas porté par la société civile et les ONG. C'est la raison pour laquelle pour relancer ce projet de Forum de l'avenir, l'administration Bush compte annoncer deux initiatives à Manama. Primo, la création d'un fonds pour l'avenir, destiné à financer les petites et moyennes entreprises et encourager la croissance économique dans la région. Deusio, la création d'une fondation pour l'avenir, chargée de promouvoir la liberté et la démocratie. Pour Liz Cheney, fille du vice-président américain, la fondation soutiendra les réformes démocratiques, le développement de la société civile et les médias libres et indépendants.