Tlemcen s'est préparée activement pour accueillir le 2e Colloque international sur le soufisme qui se déroulera à la Maison de la culture Abdelkader-Alloula du 12 au 16 novembre 2005. Un programme de conférences très riche sera proposé aux nombreux chercheurs sur le soufisme en tant qu'idéologie religieuse et déformée de son sens depuis la disparition des grands maîtres tels Ibn El Arabi et Sidi Abdelkader El Djilani. Pourquoi le choix de Tlemcen? Parce que la ville de Tlemcen est connue pour avoir abrité plusieurs confréries: les Derkaoua dont la zaouia était située dans la rue des teinturiers dans le vieux Tlemcen. Cette zaouia ou confrérie avait pour maître spirituel cheikh Ben Alioua de Mostaganem. La confrérie des Benyellès est la plus connue pour son nationalisme puisque Messali Hadj a puisé ses premiers principes de wataniya auprès du cheikh Benyelles, expulsé en Syrie. Cette zaouia est toujours active sous la direction de cheikh Mamchaoui. Les Habara qui suivent le cheikh Habri activaient dans la zaouia de Sidi El Djebar dans le Vieux Tlemcen et avait comme guide spirituel cheikh Belkaïd, que Dieu ait son âme. Les autres confréries de moindre importance activaient dans la vieille médina de Tlemcen: ce sont les Aïssaoua, Ouled Sidi Benaïssa. Toutes ces zaouïas avaient des antennes à Nedroma, Maghnia, Sebdou, Béni Saf et avaient des relations très étroites avec les cheikhs spirituels de Fès au Maroc. La référence à Sidi Boumediène, apôtre du soufisme, enterré à Tlemcen au XIIe siècle, car venant de Bougie où il a enseigné le soufisme. Il a été convoqué par le roi de Marrakech almoravide pour un rappel à l'ordre sunni (fondamentaliste). Le roi Mérénida au XIVe siècle a construit une très belle mosquée contenant le mausolée de Sidi Boumediène. Ce colloque international intervient à un moment où l'Algérie sortie de sa torpeur est entrée dans la réconciliation nationale car le soufisme étant par essence une lettre universelle pour la foi et le recueillement loin de tout extrémisme, violence ou fanatisme. La direction de la culture de Tlemcen a concocté un riche programme d'expositions de manuscrits, de chants religieux avec le grand Ghaffour connu pour ses envolées lyriques (dikr) et cheikh Bouadjadj avec ses kaçaïd de Larbi Belkhlouf.