Le secteur sanitaire de Messaâd a déjà traité plus de 200 cas. Décidément les autorités sanitaires ont beaucoup de mal à s'extraire du fléau de la leishmaniose qui semble s'installer dans la région de Djelfa. Doit-on pour preuve faire un rappel de la situation qui a ébranlé le secteur de la santé publique par le passé à cause de l'absence d'un plan de lutte? En effet, l'année 2003 a été dominée par une frayeur généralisée dans le nord de la wilaya où l'on avait signalé plus de 700 cas de leishmaniose cutanéo-muqueuse. L'année 2004 s'est également signalée par une alerte à l'ouest du chef-lieu de wilaya qui avait accusé plus de 10 cas et une autre alerte dans la localité de Messaâd où l'on avait dénombré quelque 90 cas. La situation risque de friser la catastrophe dans cette circonscription car cette dernière récidive en 2005, précisément au mois de carême où une centaine de cas et récemment une trentaine a été dénombrée ! Evidemment du côté de la DSP, aucune information ne filtre à ce propos et on semble même ne pas saisir l'importance de l'information en direction du grand public en pareil cas, alors que cette maladie, certes non contagieuse, se propage rapidement au risque de prendre des proportions terrifiantes car la leishmaniose est une maladie grave due à une piqûre d'un insecte appelé le phlébotome. Ses piqûres sur l'homme et l'animal provoquent une affection parasitaire due à un protozoaire dit leishmania. Selon la localisation du parasite, la leishmaniose se manifeste sous deux formes : la cutanéo-muqueuse ou le clou de Biskra et la viscérale profonde. Le chien serait également incriminé du fait qu'il représente un réservoir de choix pour le parasite. Le traitement consiste à lutter contre la surinfection locale au moyen de la cryothérapie ou la chirurgie lorsque le stade de la maladie est avancé ou par l'administration au sujet par voie générale de stibiés pentavalents tant que le stade crucial n'est pas atteint. La dose de ces stibiés coûterait très cher: près de 3000 DA. Mais la plus appropriée des luttes demeure bien évidemment la prévention par l'éradication des mares d'eaux usées, les eaux stagnantes sont également à traiter car elles constituent un endroit de prédilection pour la naissance spontanée de cet insecte ravageur qui a seulement été découvert à Biskra, mais qui n'est pas propre à cette ville comme l'avancent certaines idées reçues. Cette affection, si elle ne tue pas, laisse par contre de graves séquelles chez l'homme. Qu'elle soit sèche et croûteuse ou ulcérée, la lésion cutanéo-muqueuse est souvent responsable de mutilations et de cicatrices disgracieuses. Quant à la forme viscérale profonde, lorsqu'elle évolue sérieusement vers la surinfection, elle entraîne l'hémorragie, voire la mort.