Les services de la prévention de la wilaya de Laghouat ont fait état de pas moins 311 cas de leishmaniose durant le premier trimestre 2008. Une situation devenue plus qu'inquiétante alors que l'on sait que déjà l'année passée, la wilaya de Laghouat s'est malheureusement distinguée par le fait d' occuper la deuxième place dans le classement des wilayas du pays les plus touchés par ce fléau, après la wilaya de Djelfa, avec quelque 1 200 cas détectés pour la plus part dans les territoires des communes de Ksar El Hirane et de Laghouat, ceci comparé à l'année 2004 où il n' a été enregistré que 176 cas à l'échelle de la wilaya. C'est, semble-t-il, un phlébotome qui transmet cette protozoose. Pour réduire le contact avec les phlébotomes, les experts recommandent de recourir à des moyens mécaniques, par exemple installer une moustiquaire autour du lit et des moustiquaires aux portes et fenêtres. Si l'on veut se protéger adéquatement contre les phlébotomes, qui sont beaucoup plus petits que les moustiques, il convient d'utiliser une moustiquaire à mailles très fines (au moins 18 trous au pouce linéaire, certaines sources recommandent même un maillage encore plus fin). Pour beaucoup de spécialistes en hygiène publique, cette maladie est due à la dégradation de l'environnement suite à l'urbanisation anarchique et non planifiée, la prolifération des rats, des insectes et des chiens errants, l'industrialisation incontrôlée, les pratiques agricoles non viables et la croissance rapide du secteur informel. Un état de fait dont les risques provoquent depuis quelques années, une réémergence inquiétante de certaines maladies à transmission hydrique et animale. En effet, la majorité des quartiers des villes comme Laghouat, sont caractérisés, malheureusement, par le manque flagrant d'hygiène du milieu et des extensions anarchiques d'habitations dans des zones urbaines et le déficit chronique en réseau d'assainissement. Les maladies qui sévissent dans notre pays, comme la leishmaniose, le paludisme et la fièvre boutonneuse, sont devenues de véritables problèmes de santé publique, alors que d'autres atteintes, jusque-là inconnues, ont fait leur apparition comme la leptospirose et la légionellose. Les symptômes de cette dernière n'apparaissent chez le patient que plusieurs mois plus tard après son infection par les insectes. En sus de la leishmaniose, les services de la prévention sanitaire de la wilaya de Laghouat ont enregistré en ce premier semestre 2008, pas moins de 120 cas de fièvre maltaise. Le chef-lieu de la commune de Laghouat détient le record en cumulant 22 cas, 16 cas à Ksar-El-Hirane, 11 à Aflou, 17 à Hassi-Dellâa et enfin, 9 cas à Bennaceur-Ben-Chohra. Le caractère agropastoral de la région aidant, l'origine de cette maladie est certainement la consommation du lait de chèvres et de brebis non vaccinées d'une part, et dont le lait est non contrôlé par les services vétérinaires compétents, d'autre part. L'épidémie de la leishmaniose de 2005 et les 30 227 cas recensés sont encore dans les mémoires, alors qu'entre 2000 et 2004, 54 145 autres ont été recensés. Le seuil de 13 000 cas a été dépassé en 2007. Pourtant, la prévention reste toujours le moyen le plus efficace, selon les spécialistes. Une opération que les collectivités locales doivent en saisir l'importance, à travers l'assainissement des caves inondées, la construction écologique, le rationnement des interventions, mais aussi la nécessité de veiller à la protection de l'environnement. C'est pourquoi, il devient urgent de mettre en place une meilleur coordination entre les secteurs de la santé, de l'agriculture et de l'environnement dans la lute contre ce parasite. BOUHAMAM AREZKI