Les dispositions existantes permettent aux autorités locales de maîtriser, d'encadrer et de développer le foncier agricole. Le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi, ne se gêne désormais plus à utiliser un ton menaçant s'agissant de la gestion du foncier agricole. Les propos qu'il a tenus, avant-hier, en visite dans la wilaya de Boumerdès sonnent comme des avertissements, à l'endroit des autorités locales. «Les lois régissant la gestion du foncier agricole sont tout à fait claires. Les autorités locales n'ont plus le droit à l'erreur», a laissé entendre le ministre, en s'adressant aux agriculteurs. «Les autorités locales disposent de tous les cadres juridiques et les textes réglementaires qui leur permettent la maîtrise, l'encadrement et le développement du foncier agricole», a-t-il précisé. Les propos de Abdelkader Bouazghi, qui se veulent comme une assurance à l'égard des agriculteurs, quant à leur accès à l'exploitation du foncier agricole, se veulent aussi comme une confirmation à la nouvelle vision de l'état, concernant la gestion et l'exploitation du foncier agricole évoquées par la président de la République dans son dernier message envoyé à l'occasion de la célébration du 44e anniversaire de la création de l'Union nationale des paysans algériens (Unpa). Le président de la République a mis particulièrement l'accent dans son message sur la sacralité du foncier agricole, en le qualifiant d'une ligne rouge à ne pas transgresser. «Je n'ai de cesse d'insister pour que le gouvernement place, en consécration de l'article 19 de la Constitution, le foncier agricole parmi ses priorités, étant une ligne rouge à ne pas transgresser, et ce à travers, notamment, la sécurisation de sa possession et la récupération du foncier non exploité, de manière rationnelle et à des fins autres qu'économiques», avait écrit le président. Le message de Bouteflika que d'aucuns avaient qualifié de très important a été suivi, rappelons-le, quelques jours seulement, soit au début du mois de décembre dernier, des instructions fermes de la part de Bouazghi. En intervenant au Conseil de la nation, le ministre a exhorté en effet, les agriculteurs à se conformer aux lois régissant l'exploitation des concessions agricoles. «Tous les agriculteurs titulaires de contrats de concession et leurs partenaires privés, sont appelés à adapter leurs contrats de partenariats conclus en matière d'exploitation de terres agricoles avant 2019, à la règle des 34%/66% régissant l'investissement dans le secteur», a-t-il signifié, ajoutant qu'aucune exploitation ne sera tolérée désormais, en dehors de la loi. Il faut dire, par ailleurs, que l'intérêt de l'Etat pour le foncier agricole, s'est ravivé ces dernières années, compte tenu de la réorientation de l'économie nationale vers la diversification des ressources. Dans ce sens, il y a lieu de rappeler que les objectifs assignés pour le secteur de l'agriculture à moyen terme, sont de satisfaire d'abord le marché local en différents produits alimentaires et de s'intéresser à l'exportation du surplus ensuite. Le président de la République, qui avait exhorté les agriculteurs à relever ces deux défis, dans son message, envoyé à l'occasion de la création de l'Unpa, a précisé que les richesses de l'Algérie en termes de l'agriculture, peuvent facilement garantir ces deux objectifs. Pour ce faire, le président s'est engagé à continuer à aider les agriculteurs par tous les moyens possibles. Il est à rappeler que le ministère de l'Agriculture qui s'est mis à appliquer la nouvelle vision du gouvernement a pu réaliser des résultats satisfaisants en 2018. La récolte des céréales a augmenté de moitié. Elle est passée de 34 millions quintaux en 2017 à 60, 8 millions quintaux en 2018.