Des mises en garde ont été adressées aux agences de contrôle quant à une éventuelle mauvaise gestion. Sur les 238.000 véhicules de tourisme contrôlés, 22.000 ont été interdits à la circulation, soit 10% durant les six derniers mois. Les raisons de cette suspension sont dues généralement à la défaillance relevée au niveau du freinage, de la suspension et la direction. C'est ce que nous a affirmé le directeur réseau de l'entreprise Enacta, M.Bouhamadou Hassan, en marge de l'ouverture de la première édition du Salon international du contrôle technique automobile et de la prévention routière qui s'est ouvert hier au Palais des expositions d'Alger. Ces contrôles ont été effectués depuis l'entrée en vigueur en avril dernier des nouvelles dispositions de contrôle technique automobile pour les véhicules de plus de 20 ans d'âge. Après les véhicules de plus de 20 ans, c'est au tour des véhicules de plus de 15 ans de passer au contrôle. Dans le cadre de la généralisation du contrôle technique aux véhicules particuliers, il est attendu le contrôle de plus de 340.000 véhicules de plus de 15 ans à partir du 1er décembre prochain. Donc les 120 agences de contrôle technique, qui se trouvent à travers le pays, passeront pour ce mois prochain à la deuxième étape type de véhicules. «Notre souci actuellement est de contrôler l'ensemble des véhicules en circulation», a déclaré le directeur. Par ailleurs, interrogé sur la situation du parc automobile, le directeur de l'entreprise Cota, M.Ali Touahri, dira qu'il est vraiment vétuste car près de 70% des véhicules sont vétustes. Avec les formules de crédit automobile, le président constate qu'il y a un renouvellement très rapide. Cette entreprises, à elle seule, a pu contrôler 65.057 véhicules légers et plus de 71.000 véhicules lourds. «Nous avons mis en fourrière 3081 véhicules de type léger et 1412 de type lourd», nous a confié le directeur de Cota. Le plus important, poursuit- il, c'est qu'en plus du contrôle, les agences sont habilitées à sanctionner les véhicules. Par ailleurs et lors de son passage sur les stands, le ministre des Transports, M.Mohammed Maghaloui, a mis en garde les responsables des agences contre tout dépassement. «On n'hésitera pas à sanctionner les agences qui ne respectent pas les normes de contrôle technique», a-t-il sévèrement lancé. Ce dernier a sommé les opérateurs de veiller régulièrement à la maintenance des équipements pour assurer un contrôle rigoureux. Selon certains responsables des agences, il y a des agences de contrôle qui ne jouent pas le jeu. Pour des raisons de mauvaise gestion, trois agences ont été fermées durant une période limitée. «La fermeture d'une agence est une très grande perte pour la région», a-t-il avoué. Afin d'éviter tous ces dépassements, le président de l'Union nationale des agences de contrôle technique automobile a saisi l'occasion pour interpeller le ministre sur l'octroi des agréments. «Il faut moraliser cette profession», a indiqué le président pour éviter de créer une concurrence entre les agences. Par ailleurs, il y a lieu de souligner que l'application du contrôle technique a permis de baisser sensiblement le nombre des accidents de la circulation. Durant les dix derniers mois, 18.809 accidents ont été enregistrés contre 20.841 en 2004, soit moins de 2032 accidents. L'obligation de contrôle technique avait, dans un premier temps, rappelons-le, porté uniquement sur l'ensemble des véhicules de tourisme. Les exigences de contrôle ne portaient jusque-là que sur trois organes (suspension, freinage et direction), donnant 35 points sur les 135, au lieu des sept conditions arrêtées par la loi pour autoriser la circulation d'un véhicule. Ainsi, pour faire face à la situation dramatique qui prévaut sur nos routes, les pouvoirs publics ont décidé de renforcer le dispositif législatif et réglementaire en portant à 5 le nombre d'organes de contrôle, à compter du 30 du mois en cours. Ce qui portera le nombre de points contrôlés à 60. Cette décision entre, en effet, dans le cadre de la généralisation de l'action «contrôle automobile» appliquée jusque-là uniquement pour les poids lourds et les transports publics, toutes catégories confondues.