La transmission de cette maladie se fait entre le cheptel Le gouvernement, qui suit de très près la situation, a pris des mesures d'urgence pour l'acquisition de grandes quantités de vaccin, afin de les mettre à la disposition des éleveurs, a rassuré Bouazghi. Les éleveurs doivent prendre encore pour quelques jours leur mal en patience, concernant l'épidémie de la peste des petits ruminants(PPR) faisant des dégâts parmi les têtes d'ovin et de caprin. Le vaccin nécessaire pour contrecarrer cette épidémie ne sera disponible en Algérie que d'ici la fin du mois en cours. C'est ce qu'a fait savoir avant-hier depuis Constantine le ministre de l'Agriculture Abdelkader Bouazghi. «Le gouvernement qui suit de très près la situation a pris des mesures d'urgence pour l'acquisition de grandes quantités de vaccin afin de les mettre à la disposition des éleveurs en vue de contenir la propagation de l'épidémie. Toutefois, l'arrivée de ces lots n'aura pas lieu avant la fin de ce mois», a signifié le ministre, notant que toutes les mesures administratives nécessaires pour l'acquisition de ce vaccin ont été finalisées. Abdelkader Bouazghi qui s'adressait aux éleveurs de la région, a affirmé par ailleurs qu'en attendant l'acquisition de ce vaccin, des précautions préventives ont été prises. «Le ministère a procédé à la fermeture des marchés à bestiaux, à l'interdiction du transfert de cheptels entre wilayas, à la désinfection des foyers où cette épidémie sévit encore», dira-t-il. «Les mesures de prévention prises par le ministère ne sont salvatrices que pour le cheptel non encore touché par l'épidémie. La peste des petits ruminants ne peut être contrecarrée chez le cheptel malade que par le vaccin», font observer les vétérinaires. Pour rappel, l'apparition de la peste des petits ruminants (PPR) en Algérie remonte à deux mois. Les premiers cas sont apparus dans les wilayas de Tébessa, Béjaïa, Laghouat, El Tarf et El Bayadh, avant de s'étendre à d'autres wilayas à l'instar de Djelfa, Sidi Bel Abbès, Oran, Tiaret. «Les wilayas en question ont enregistré des milliers de têtes décimées par cette épidémie», affirment des vétérinaires, notant que c'est pour la première que cette maladie apparaît en Algérie. La peste des petits ruminants qui était apparue pour la première fois dans l'histoire en 1942 en Côte d'Ivoire est définie par l'Organisation mondiale pour l'Alimentation et l'Agriculture(FAO) «comme étant une maladie animale très contagieuse. Une fois introduit, le virus peut infecter jusqu'à 90 pour cent d'un troupeau et la maladie tue entre 30 et 70 pour cent des animaux infectés». Les symptômes de cette maladie ressemblent, selon un vétérinaire interrogé par le site électronique TSA, à ceux de la fièvre aphteuse, à la seule exception que la PPR n'infecte pas le bovin. «La maladie peut être suspectée face à l'apparition d'une fièvre brutale, de sécrétions nasales, et d'une diarrhée chez les ovins et les caprins», note-t-il. La transmission de cette maladie se fait entre le cheptel, explique en outre le vétérinaire, à travers «le contact étroit entre animaux, notamment par inhalation de fines gouttelettes libérées dans l'air par la toux et les éternuements des animaux infectés. Le virus se propage particulièrement lors du déplacement des bêtes infectées touchées par cette épidémie». «Les têtes décimées par cette épidémie doivent être incinérées par les éleveurs loin des bêtes non touchées», préconisent les vétérinaires. Par ailleurs, il y a lieu de souligner que la PPR n'infecte pas l'homme. «La viande de ces animaux peut être consommée sans risques par l'homme dans le cas où elle est bien cuite», précisent des sources du milieu sanitaire. Il est à noter sur un autre plan que l'apparition de la peste des petits ruminants en Algérie intervient en même moment qu'une autre peste tout aussi dangereuse. Il s'agit de la fièvre aphteuse. La fièvre aphteuse que les éleveurs connaissent maintenant mieux a fait aussi des dégâts parmi le cheptel. Le ministre de l'Agriculture Abdelkader Bouazghi que la presse a interrogé à ce sujet a affirmé que le vaccin contre cette maladie est disponible et que l'opération a été lancée. «L'opération de vaccination contre la fièvre aphteuse a déjà été lancée sur tout le territoire national», dira-t-il, notant que la situation est à présent maîtrisée, particulièrement dans les wilayas les plus affectées, à l'instar de Djelfa, Naâma, El Bayedh, Laghouat, Tiaret, Biskra et M'sila. Abdelkader Bouazghi a saisi également l'occasion pour rappeler que la décision de la fermeture des marchés à bestiaux s'est avérée judicieuse. A ce propos, le ministre a tenu à remercier les walis pour leur totale implication. L'hôte de Constantine n'a pas omis d'exhorter en outre les éleveurs à accorder une grande importance à l'hygiène au sein des fermes d'élevage. «Le facteur de l'hygiène est très important dans la lutte contre l'épidémie de la fièvre aphteuse», a fait remarquer Bouazghi, rappelant que cette épidémie peut paraître dans tous les pays du monde. Au sujet de l'hygiène, Bouazghi a instruit les services de la DSA à renforcer les campagnes de sensibilisation à l'égard des éleveurs. Le premier responsable du secteur de l'agriculture avait rassuré, pour rappel, les éleveurs quant à l'indemnisation de leurs pertes. A noter que l'apparition de ces deux épidémies risque de se répercuter négativement sur le prix de la viande. Les boucheries ont en effet d'ores et déjà souligné une baisse de l'offre de viande.