Une montée en puissance Alors que la démission du président de l'OGC Nice, Jean-Pierre Rivière, avait marqué l'actualité de la presse française, celle de son comparse, Julien Fournier, pourtant codirecteur du projet niçois depuis 2011, est passée inaperçue. Dans un long entretien accordé à la presse française, Fournier est revenu sur la politique du club en matière de recrutement, qui consiste, selon son explication, à s'attacher les services de jeunes joueurs et d'autres «stars» pour relancer leur carrière, comme cela ce fut le cas avec Ben Arfa, Sneijder et Balotelli. Cela permettra, par la suite, de faire une grosse plus-value à la vente. Concernant les jeunes talents, cette politique des Niçois est visible dans le cas du latéral droit algérien, Youcef Attal. A l'intersaison, l'international des Verts était arrivé en provenance de Courtrai (Belgique) contre la «modique» somme de 3 millions d'euros. Aujourd'hui et au vu de ses prestations, l'ancien joueur du Paradou AC vaut 300 fois plus. «Le football est un secteur d'activité économique, mais il n'est pas normé. Le prix d'une tonne de cobalt, je le connais. Ou la valeur d'une voiture à l'Argus. Mais dans le foot, il n'y a pas d'Argus. Le prix d'un club est donc extrêmement sensible à la notion d'offre et de demande: s'il est le seul en vente, ça monte vite. La réalité, c'est que le budget d'un club dépend des deux postes suivants: les droits-télé [Nice a touché 29,7 millions d'euros de droits à l'issue de la saison 2017-2018] et les transferts. Après, le timing est très important», dit-il. Et d'ajouter: «A Nice, un jeune signe cinq ans, sans revalorisation salariale ni départ les deux premières saisons. L'idée consiste à l'amener à une sorte de maturité sportive [donc financière], du moins dans le cadre niçois, où l'on travaille sur des jeunes. A chaque échelon, l'entreprise doit être obsédée par la progression du joueur. Prenons l'exemple d'un joueur disposant d'une clause de 50 millions. Si un club met 50 millions, il part. Et si un club veut négocier sous cette barre des 50, peut-être qu'il part... et peut-être pas, c'est Nice qui décide. Deuxièmement: envoyer un signal sur la valeur du joueur. Prenons un joueur X: il n'aura pas la même valeur s'il joue à Nice ou à Monaco. C'est injuste, peut-être même absurde, mais c'est ainsi. La clause permet de rétablir l'équilibre: quand on valorise Youcef Attal à 70 millions d'euros, on envoie un message. Du genre ''si vous le voulez, c'est tant''. Sinon, on discute. Et le Gym garde le contrôle.»