Les bilans établis régulièrement font de plus en plus peur et démontrent l'ampleur du fléau. Dans l'exercice de leurs fonctions, les services de la Gendarmerie nationale ont enregistré au cours du troisième trimestre de l'année 2005, 12 affaires criminelles, 238 délits, 115 contraventions et 1356 PV de renseignements judiciaires. C'est les chiffres rapportés hier, par le colonel Negrichi, lors d'un point de presse qui s'est tenu à la brigade de la Gendarmerie nationale sise au Koudiat. Le conférencier fera remarquer que quatre affaires sont liées aux meurtres et tentatives de meurtre, qui se sont soldées par l'arrestation de 19 personnes dont 9 seront placées sous mandat de dépôt. Pour les vols perpétrés par les associations de malfaiteurs, les mêmes services ont enregistré 49 affaires avec l'arrestation de 88 individus dont 21 seront placés en détention préventive. Dans son intervention, le colonel Negrichi, citera également l'arrestation de 240 individus dont 41 placés sous mandat de dépôt impliqués dans des affaires d'agression physique, atteinte à la pudeur et aux moeurs ainsi que viols. Comme il parlera des 12 individus impliqués dans le trafic de drogue qui seront tous placés sous mandat de dépôt. Ce fut l'occasion pour le colonel Negrichi de revenir sur les opérations de descentes nocturnes, appliquées depuis quelque temps pour agir contre le phénomène de la criminalité. Il confie qu'au cours d'une opération effectuée dimanche dernier avec la mobilisation de 115 gendarmes, ses services ont effectué 115 identifications de personnes par radio, alors que 65 véhicules ont été soumis à la même procédure. Au cours de cette opération, il ajoutera que deux personnes ont été arrêtées pour détention de drogue et pour port d'arme blanche et deux autres pour trafic de véhicules. Il convient de rappeler que le banditisme est vécu comme un drame social à la cité des Ponts suspendus. En effet les bilans établis régulièrement font de plus en plus peur. Cette montée alarmante de la délinquance et du grand banditisme est souvent un facteur que des observateurs de la scène sécuritaire lient au terrorisme, qui a semé en dix années terreur et désolation aussi bien dans les centres urbains qu'au fin fond des douars d'Algérie. La société algérienne en est encore éprouvée et porte toujours les stigmates d'une violence sans pareille. Il a donc aussi dans son sillage provoqué l'émergence de la contrebande, la contrefaçon, le blanchiment d'argent sale. C'est en fait le crime organisé qui a trouvé à Constantine à l'instar des autres wilayas, les conditions favorables à son «épanouissement». En un mot, des retombées lourdes de conséquences définissent le grand «banditisme». Aussi, les services de sécurité sont-ils désormais confrontés à un fléau incontournable, qui ne cesse de prendre des dimensions dramatiques. C'est en substance ce qui ressort des rapports établis par le commandement de la cinquième région militaire et de la sûreté de wilaya.