La ville d'El-Bahia sait comment s'éclater à l'occasion des fêtes. Elle sait comment taire ses plaintes et son quotidien difficile pour emplir son coeur de joie pour donner libre court à son insouciance. L'Aïd a été célébré dans l'allégresse, et le nouvel an sera vécu dans la liesse. Oran s'est parée pour ce faire. Les boulangers du centre-ville ont rempli leurs étals de bûches aux formes différentes. Ils n'y sont pas allés de main morte pour attirer le client. Il suffit de tartiner de crème un gâteau, de lui donner une forme oblongue et le tour est joué. Pour l'arnaque, on ne fait pas mieux, mais que voulez-vous, quand Oran vit la fête, elle n'est pas trop exigeante côté dépense. Les restaurants et autres complexes touristiques de la ville ont saisi l'occasion de proposer différentes formules. Si pour certains endroits, le menu est alléchant, pour d'autres c'est toujours pareil, tous les jours de l'année, réveillon ou pas, ils connaîtront le même rush, les mêmes clients. Dans certains magasins, surtout ceux spécialisés dans la vente de confiseries, on prend l'occasion du réveillon pour en faire une grande répétition avant la fête du Yennayer, traditionnellement célébrée avec faste à Oran. Oran vivra son réveillon comme elle l'entend. Les Oranais, chacun selon ses moyens, attendra avec impatience les 12 coups de minuit pour accueillir le Nouvel an. Les restaurants de la corniche affichent déjà complet et heureux celui qui aura la chance de fêter le Nouvel an sous les airs de Abdou, Houari dauphin ou encore cheb Djelloul. Et en attendant l'événement, dans les bureaux, aux coins des rues, les «Bonne année» sont devenus un refrain depuis bientôt une semaine.