Ces espaces boisés, qui sentent bon les essences de la variété d'arbres et projetant de l'ombre fraîche, offrent aux familles l'occasion de se regrouper en cercle, autour d'une tasse de café ou de thé, parfois préparé sur un feu de bois mort, récolté sur place. Malgré le dard des rayons du soleil et la canicule qui sévit ces derniers jours à Oran, une virée, une ballade ou un pique-nique dans la forêt de M'sila et Madagh tente bon nombre de vacanciers, de retour des plages, ou encore des promeneurs du crépuscule qui choisissent ces lieux pour aller quérir un brin de détente et un soupçon de fraîcheur, cueilli sur les hauteurs qui surplombent la ville. Ces deux haltes boisées, qui relèvent du patrimoine de la Conservation des forêts, sont incrustées dans la daïra de Boutlélis, à l'ouest du chef-lieu de la wilaya d'Oran. Cette structure gère un patrimoine sylvicole de 21 000 hectares, composé de 5 forêts, Madagh, M'sila, Mers El-Kebir, Misserghin, ainsi que Aïn Khedidja. Madagh et M'sila offrent un espace de verdure à tous ceux qui reviennent, les narines emplies des embruns iodés, la peau brûlée par le soleil et l'eau cristalline des plages de la corniche. Elles offrent paix, sérénité et détente à tous ces “bronzés” de retour vers leur gîte. Plusieurs familles oranaises préfèrent la forêt de Madagh qui devient, en été, une escale obligée pour tous ceux qui quittent le sable chaud de la plage, qui porte le même nom, et qui accueille quotidiennement un millier de véhicules immatriculés dans différentes régions du pays. Une affluence que connaît également la forêt de M'sila. Ces espaces boisés, qui sentent bon les essences de la variété d'arbres et projetant de l'ombre fraîche, offrent aux familles l'occasion de se regrouper en cercle autour d'une tasse de café ou de thé, parfois préparé sur un feu de bois mort récolté sur place. Cette ambiance de détente est quelque peu “perturbée” par le gazouillis des oiseaux ou par le passage furtif de lièvres, qui ont creusé leurs terriers dans les broussailles. Un visiteur, habitué des lieux, déclare préférer la forêt à la mer. Il fréquente chaque semaine, avec sa famille, les nombreux sites boisés de la wilaya d'Oran, qui peuvent constituer, un jour, l'embryon d'une industrie de l'écotourisme. Parmi les adeptes de ces évasions en forêt, se trouvent bon nombre de campeurs qui désertent, au crépuscule, leurs tentes, plantées sur le sable des plages, pour aller se ressourcer, emplir leurs poumons d'un air frais que dégagent les arbres de M'sila et Madagh, qui ont bénéficié, cette année, de moyens à même de les préserver de toute agression ou pollution. Madagh est devenue, cet été, un lieu très prisé, aussi, par les sportifs qui s'adonnent à des activités comme le jogging, la marche sportive, “El Matrag” (discipline sportive traditionnelle) et même le domino. D'autres préfèrent donner libre cours à leurs talents de musicien en herbe, en improvisant des partitions, au grand bonheur des familles réjouies par ces concerts en plein air. Plusieurs familles allument des feux de bois pour organiser des barbecues ou des parties de grillades, sous le feuillage des arbres. Mais, cette pratique est citée parmi les principales sources d'incendies des forêts. C'est pourquoi, les responsables de la Conservation des forêts insistent auprès des visiteurs afin qu'ils prennent toutes les précautions indispensables pour éviter que le patrimoine sylvicole ne parte en fumée par la faute d'une braise, mal éteinte, ou d'un feu oublié au moment du départ. Madagh est également la destination de plusieurs jeunes qui veulent enterrer leur vie de célibataire. Sur les lieux, quelques heures avant que le cortège nuptial ne s'ébranle vers la salle des fêtes pour la noce, des banquets sont organisées pour donner à l'événement toute sa solennité. La joie et la liesse se lisent sur tous les visages des invités, qui s'épuisent dans des danses endiablées, sous le regard amusé du jeune marié et de sa “cour”. Ces moments de folle ambiance sont filmés et photographiés pour figer le temps, garder un souvenir de cette fuite de la liberté et de l'insouciance du célibat vers la vie de couple, le “cocon” de la famille. Les forêts d'Oran reçoivent quotidiennement des groupes de Scouts qui apportent leur contribution à la préservation des lieux, par des opérations de nettoyage et de ramassage des restes abandonnés par les familles. L'aide qu'ils apportent aux agents de la Conservation des forêts est précieuse. Mais, elle n'aura réellement d'impact que si les visiteurs font preuve de civisme, en observant les règles élémentaires de sécurité qui permettront à ces joyaux de trôner toujours et, toujours, sur le front d'El-Bahia, Wahran. R. N. /APS