Le Front de libération nationale est passé à la vitesse supérieure à Béjaïa en battant le rappel de ses ministres. Pour son deuxième week-end, la campagne électorale portant scrutin partiel du 24 novembre en Kabylie s'est véritablement emballée. Les partis politiques en lice et les candidats indépendants ont mis les bouchées doubles pour séduire un électorat et conquérir, par voie de conséquence, le pouvoir local. Peu intéressés au départ, les citoyens et citoyennes ont incontestablement manifesté un intérêt qui n'est pas de nature à décevoir les politiques, eux qui cherchent coûte que coûte à réhabiliter l'action politique dans la région. Et bien c'est chose acquise si l'on considère la présence citoyenne aux nombreux meetings et conférences animés tout au long de ce week-end à Béjaïa. Le RCD et le FFS, qui se partageaient jusque-là les commandes locales, ne comptent manifestement pas céder de leur influence. Le FFS dit craindre la fraude qui se dessine à travers les listes des indépendants et des partis de la coalition. Le premier secrétaire national, M.Laskri, était à Béjaïa pour revendiquer une gestion positive des APC desquelles il a été déchu. Pour contrer ceux qu'il nomme «les prédateurs», il appelle à une mobilisation massive le jour du vote. Des discours qui n'ont pas dérogé à la règle et qui pose le FFS comme force politique d'opposition de tout premier plan. Il insistera pour «réhabiliter le politique dans la région en faisant participer le citoyen». La finalité étant de mettre fin à la maffia locale. «Notre participation, ajoutera-t-il, est une option politique», a-t-il insisté. Louisa Hanoune du PT, accompagnée de ses proches collaborateurs au niveau des instances nationales du PT et de candidats locaux, a animé trois meetings à Béjaïa, Sidi Aïch, Amizour et Béjaïa ville, trois haltes qui ont permis au PT d'aborder les mauvaises conditions sociales des citoyens pour conclure sur la nécessité d'une augmentation des salaires, eu égard à l'embellie financière du pays. Elle estimera que «l'Algérie est sur une poudrière, tant sur le plan social, politique qu'économique » avant d'appeler les Algériens «à faire preuve de conscience et de sagesse pour maintenir le pays debout». Le Front de libération nationale est aussi passé à la vitesse supérieure à Béjaïa en battant le rappel de ses ministres pour remonter au front et glaner le maximum de voix. La députée Samia Moualfi, le ministre Amar Tou, ministre de la Santé M.Tayeb Louh, ministre du Travail, M.Messahel, délégué au ministère des Affaires étrangères ont sillonné la région de Béjaïa avant de se retrouver hier à Adekar où ils s'associent pour un meeting à Acif El hammam. Dans la journée de jeudi, Moualfi a réussi le pari de réunir à Akbou une foule de femmes pour porter soutien à la tête de liste FLN qui est une femme. Dans la même journée, elle se joint à M. Rabhi, vice-président de l'APW d'Alger pour appuyer Saâdi Djeroud, tête de liste à Chemini et Hadid Ahmed, candidat à l'APW. Mais c'est à Ikdjane que la foule accueillera massivement la fille du pays. La même dame interviendra hier avec le ministre Amar Tou dans un meeting des grands jours du FLN à Acif El Hammam. Cela en attendant la venue éventuelle de Belkhadem pour clôturer la campagne électorale. Partout les représentants du FLN font montre d'un optimisme qui ne leur est pas habituel. L'engouement suscité par les rencontres organisées tout au long de ce week-end présage d'un succès du parti. Le RND tente, aussi, de s'imposer comme une formation qui a l'ambition de sortir la Kabylie de sa crise. Pour cela, il a mobilisé M.Chihab, président du Sénat, M.Moussaoui Lahcène et Noria Hafsi, secrétaire générale de l'Unfa pour animer des regroupements et conférences à l'effet de mobiliser en faveur de leurs listes l'électorat le jour «J». Les indépendants poursuivent intensément leur campagne et jouent aux arbitres. Entre-temps, les citoyens observent la situation. Ils veulent moins de bavardages et plus d'actions concrètes. Saïd Sadi, de son côté, appelle à une participation massive qui, selon lui, «fera barrage aux cercles occultes du pouvoir et fera échec à leur projet de destruction de la Kabylie». La participation aux élections, la fraude et la gestion des futures assemblées locales, ont été les principaux volets sur lesquels le docteur Saïd Sadi a centré ses interventions, hier, lors d'une tournée dans la ville qu'il a conclue par un meeting central à la salle Bleue. L'on notera enfin le déplacement du président du MSP, Boudjerra Soltani, qui a fait montre d'une disponibilité que les citoyens ont relevé. Dans ces élections sa formation est, en effet, loin de constituer une force politique sérieuse.