Ils sont au nombre de 14, les partis qui ambitionnent de diriger les communes de cette région. La Kabylie s'apprête à rentrer juste après la fête de l'Aïd dans une campagne électorale officielle portant sur le scrutin partiel du 24 novembre qui promet bien des surprises si l'on considère la carte politique qui s'est dessinée à travers les listes en compétition. Eprouvée durement par quatre années d'une crise faite d'émeutes, de répression mais aussi de scrutins controversés, la région de Kabylie garde espoir de retrouver le cours normal des choses et vivre à l'occasion de mini-scrutin qui se singularise par des listes indépendantes nombreuses, par une participation partisane conséquente illustrant, on ne peut mieux la réhabilitation du politique. Ils sont au nombre de 14, les partis qui ambitionnent de diriger les communes de cette région même si leur présence n'est pas de même niveau. Mais cela n'empêche pas les uns et les autres d'affûter leurs armes pour cette compétition aux enjeux multiples. A l'approche du coup d'envoi de la campagne officielle, les partis en compétition ont décidé de passer à la vitesse supérieure et mettant en place les comités de campagne électoraux, maintenant que les listes des candidats sont bouclées. Hasard du calendrier, la campagne électorale s'ouvrira officiellement ce jeudi, soit le jour de l'Aïd. Il ne faudra donc pas s'attendre à un démarrage en trombe. L'animation ne viendra qu'après les deux jours festifs. Au niveau des états-majors locaux des partis, on promet une bataille respectable mais qui n'épargnera personne. Chacun attend son adversaire au virage. Pour tenter de séduire, les acteurs politiques promettent de déballer tout, entendre par là une vérité que chacun verra bien sûr à sa manière. L'essentiel étant de discréditer son adversaire pour accaparer la majorité des sièges. Des coups de gueule il y en aura à coup sûr connaissant le franc-parler des uns et des autres mais aussi l'importance d'une présence forte dans les assemblées locales. Un pari à ne pas rater se dit-on au sein des formations politiques en lice. La durée exceptionnellement réduite des mandats électoraux ne diminue en rien de la volonté des acteurs en lice. Leur enthousiasme promet une compétition animée et sachant qu'au-delà de la prise des commandes des municipalités, il sera question de se réhabiliter auprès d'une population qui n'est pas prête d'oublier la défaillance partisane. Alors on s'y prépare sérieusement. Les soirées de Ramadan ont été consacrées pour l'essentiel à l'élaboration de la stratégie de la campagne qui est gardée pour l'heure jalousement même si l'on sait déjà qu'elle ne diffèrera pas des précédentes. Des rencontres-débats, des meetings et autres actions de proximité meubleront l'essentiel des feuilles de route des partis en lice. Le cas du déplacement des chefs de parti dans la région n'est pour l'instant pas évoqué mais on croit savoir que Saïd Sadi, Ahmed Ouayahia, Belkhadem et Louisa Hanoune seront de la partie. Ils se déplaceront pour soutenir leurs listes comme ils le faisaient par le passé. Au FFS on n'écarte pas l'entrée au pays du zaïm Aït Ahmed. Le plus vieux parti d'opposition fait de cette élection un enjeu de taille. Pour le FFS, il s'agit de confirmer sa réputation de première force politique dans la région mais aussi de démontrer à l'opinion nationale et internationale que la dissolution des assemblées locales qui ont amené ce scrutin partiel était “un coup de force juridique contre ses élus” et non une revendication populaire. Le FLN jouera son va-tout et saisira cette opportunité pour tester sa représentativité avant les grands rendez-vous électoraux nationaux. El Hadi Khaldi le disait si bien lors d'une visite récente dans la région de Béjaïa: «Cette élection a valeur de baromètre avant les élections nationales.» Le parti de Saïd Sadi, qui, tente un retour difficile, profitera pour redynamiser ses effectifs par la relance de la situation organique mise à mal par une absence aux rendez-vous électoraux précédents très préjudiciable. Sa présence dans uniquement 29 communes à Béjaïa témoigne clairement de la faiblesse dans l'encadrement de ce parti. Le RND, qui couvre 37 communes sur les 52 possibles, s'affiche comme la troisième force politique en termes de présence électorale derrière le FFS et le FLN qui concourent dans quarante-huit communes chacun, il devance pour la première fois le RCD. Si la bataille se jouera essentiellement entre le FFS et le FLN, il reste que le RND et le RCD seront les deux outsiders dans ce scrutin.