L'administration américaine a confirmé mardi des discussions en cours au Qatar entre son émissaire pour l'Afghanistan Zalmay Khalilzad et des représentants des talibans. Les taliban afghans avaient annoncé lundi avoir rencontré des représentants américains dans ce pays du Golfe, où ils disposent d'un bureau politique, pour un nouveau round de négociations visant à tenter de mettre fin à la guerre en Afghanistan. Mais les Etats-Unis, qui s'étaient abstenus jusqu'ici de confirmer des réunions spécifiques tout en reconnaissant parler à «toutes les parties concernées, y compris les talibans», n'avaient pas fait de commentaire. «Nous pouvons confirmer que le représentant spécial Khalilzad et une équipe de l'administration se trouvent à Doha aujourd'hui pour parler avec des représentants des talibans», a finalement dit mardi un porte-parole du département d'Etat américain, évoquant des discussions portant sur au moins deux jours. Zalmay Khalilzad était auparavant, durant le week-end, au Pakistan dans le cadre d'une tournée qui l'a mené également en Inde, en Chine et en Afghanistan, afin de tenter de mettre fin à dix-sept années de conflit. La dernière rencontre confirmée avec les talibans s'était tenue à Abou Dhabi fin 2018. «Nous allons dans la bonne direction avec de nouvelles avancées à venir du côté du Pakistan qui vont apporter des résultats», avait-il tweeté dimanche soir à l'issue de sa visite à Islamabad. Le Premier ministre pakistanais Imran Khan se trouvait également lundi et mardi à Doha. Les talibans avaient menacé un temps de suspendre les pourparlers avec les Etats-Unis, les accusant de «s'écarter du programme» établi à Abou Dhabi et «d'ajouter unilatéralement de nouveaux sujets». Les Etats-Unis souhaitent que les talibans engagent des discussions avec le gouvernement afghan mais les insurgés ont toujours refusé, arguant que ce dernier n'était qu'»une marionnette» de Washington. Ces initiatives diplomatiques pour impliquer les talibans dans les négociations de paix ont d'ailleurs causé l'inquiétude des autorités afghanes, qui se sentent tenues à l'écart. La tournée régionale de Zalmay Khalilzad a démarré peu après l'annonce de l'intention du président Donald Trump de retirer la moitié des 14.000 soldats américains déployés en Afghanistan.