Le gouvernement israélien martèle qu'il est déterminé à empêcher l'Iran de s'ancrer en Syrie. Et depuis peu, il revendique beaucoup plus ouvertement ses actes agressifs. Le chef du mouvement libanais du Hezbollah a mis en garde Israël samedi contre la persistance de ses raids en Syrie, notamment contre des positions iraniennes, allant jusqu'à brandir la menace de frappes en représailles contre l'Etat hébreu. Appelant le Premier ministre israélien Netanyahu à éviter toute «erreur de jugement» qui entraînerait la région «vers une guerre ou un affrontement majeur», Hassan Nasrallah n'a pas exclu qu'un jour la ville de Tel Aviv soit la cible de frappes. S'adressant directement au Premier ministre israélien, le chef du Hezbollah l'a appelé à «faire attention dans la persistance» de ses «agissements» en Syrie, dans un rare entretien avec la chaîne de télévision al-Mayadeen qui a duré plus de trois heures. Les dernières frappes israéliennes ont eu lieu en début de semaine, faisant 21 morts, en majorité «iraniens», selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Depuis le début du conflit en Syrie en 2011, Israël a mené plusieurs raids contre les forces armées syriennes mais aussi leurs alliés indéfectibles, l'Iran et le Hezbollah considérés comme «de grands ennemis» par l'Etat hébreu qui a lourdement pesé dans le sens des sanctions américaines décidées par le président Donald Trump. Le gouvernement israélien martèle qu'il est déterminé à empêcher l'Iran de s'ancrer en Syrie. Et depuis peu, il revendique beaucoup plus ouvertement ses actes agressifs, au moment où le retrait des troupes américaines annoncé par Washington tarde à se dévoiler. «A tout moment, la décision peut être prise, par la direction syrienne et l'axe de résistance, de gérer autrement les agressions israéliennes», a mis en garde M. Nasrallah, en référence à l'alliance entre Téhéran, Damas et le Hezbollah. Il a assuré que son mouvement était doté de «missiles de haute précision» capables de frapper partout en Israël. Les frappes israéliennes en Syrie, dans la nuit de dimanche à lundi, ont visé des entrepôts de missiles ou de munitions tenus par les forces iraniennes et leurs alliés près de Damas, et des centres de la défense anti-aérienne du régime syrien aux abords de la capitale et dans le sud du pays, selon l'OSDH. Ces hostilités, présentées par Israël comme une riposte à un supposé tir de missile iranien, sont le dernier épisode en date d'un affrontement qui a vu Israël attaquer à de multiples reprises en Syrie des positions iraniennes ou des convois d'armes destinés au Hezbollah. La dernière grande confrontation en date entre le Hezbollah et Israël remonte à 2006 quand 33 jours de guerre déclenchés en juillet avaient fait 1.200 morts côté libanais, et 160 côté israélien, sans neutraliser le mouvement chiite, visé après l'enlèvement de deux soldats israéliens. Samedi soir, le chef du Hezbollah a également ironisé sur des tunnels découverts récemment par Israël. «Les Israéliens ont découvert, après de longues années, un nombre de tunnels», a lancé M. Nasrallah. L'armée israélienne avait annoncé en décembre avoir découvert plusieurs tunnels creusés depuis le Liban. Ils ont été détruits à l'aide d'explosifs ou bouchés avec des matériaux étanches et l'Etat hébreu a pointé du doigt le Hezbollah. M. Nasrallah a refusé de se prononcer sur l'existence d'autres tunnels, indiquant que «cette question devait rester obscure».