Aboul Gheit au sommet économique de Beyrouth mi-janvier 2019 La Syrie, suspendue par la Ligue arabe fin 2011, fait aujourd'hui débat, et ce au moment où Damas a repris sa place après avoir vaincu les groupes terroristes et réinstauré l'autorité de l'état sur son territoire. Le retour de la Syrie au sein de Ligue arabe semble se préciser davantage après l'appel du secrétaire général de l'organisation panarabe, Ahmed Aboul Gheit, à mettre fin aux ingérences internationales et régionales dans la crise syrienne, alors qu'un tel retour reste tributaire d'un consensus parmi les états membres dont certains affichent encore une réticence. à l'issue d'un entretien, dimanche au Caire, avec le nouvel émissaire des Nations unies en Syrie, Geir Pedersen, nommé à ce poste le 31 octobre dernier, le Secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a appelé à mettre fin aux ingérences internationales et régionales dans les affaires syriennes, mettant en garde contre leurs conséquences négatives sur la résolution de la crise ayant frappé la Syrie depuis 2011. Selon Aboul Gheit, ces ingérences n'ont fait que prolonger la durée de la crise, soulignant à cet égard l'importance de poursuivre l'action en faveur de la lutte contre le danger du terrorisme dans ce pays en vue de le réduire d'une façon définitive. Il a également jugé nécessaire de parvenir à une solution pacifique qui répond aux aspirations du peuple syrien, garantit au pays son intégrité régionale et qui permet de gérer d'une façon intégrée le drame humanitaire dont pâtissent des millions de Syriens pendant les huit dernières années. Pour sa part, M. Pedersen, qui a effectué, la semaine dernière, sa première visite à Damas, a présenté les principaux résultats des premiers contacts, effectués avec les différentes parties concernées par cette crise depuis sa nomination, faisant part de sa volonté de poursuivre le dialogue avec la Ligue arabe afin de s'informer sur sa vision et les développements de la position du monde arabe à l'égard de cette crise. En parallèle, le président de l'Assemblé nationale jordanienne, Atef al-Tarawneh, dont le pays est favorable à la normalisation des relations avec Damas, a annoncé avoir convié son homologue syrien à une réunion interparlementaire arabe en mars à Amman.» Ce n'est dans l'intérêt d'aucune partie de voir une Syrie fragmentée, déchirée, et où se déplacent en liberté des terroristes et des forces d'intervention extérieures», a déclaré M. Tarawneh, estimant que «tant que la Syrie est considérée comme profondément arabe et que nous prenons en compte la stabilité, les intérêts et l'unité de son peuple, elle doit être présente». La Syrie, suspendue par la Ligue arabe fin 2011, fait aujourd'hui débat, et ce au moment où Damas a repris sa place après avoir vaincu les groupes terroristes et réinstauré l'autorité de l'état sur son territoire. Un consensus sur son retour au sein de l'organisation panarabe semble se préciser davantage, soulignent les observateurs. A l'instar des émirats arabes unis, qui ont rouvert en décembre leur ambassade à Damas, l'Irak, le Liban et la Tunisie ont appelé à un retour du gouvernement syrien à la Ligue arabe. Pour Beyrouth, qui a abrité le Sommet économique arabe, la décision de la Ligue arabe de suspendre la Syrie était «une soumission aux ordres de l'Occident», appelant à «sa réintégration sans autorisation». «La Syrie doit être parmi nous, sans attendre une quelconque autorisation pour son retour. Et ce, afin de ne pas nous couvrir d'une honte historique en l'ayant suspendue sur un ordre étranger et en la réintégrant sur autorisation étrangère», a souligné le ministre libanais des Affaires étrangères, Gebran Bassil. L'Irak par la voix de son chef de la diplomatie, Mohamed Ali al-Hakim, s'est aussi exprimé en faveur du retour de la Syrie dans les rangs de la Ligue arabe, mettant en exergue l'importance de la victoire sur le terrorisme en Syrie.» L'Irak soutient l'unité syrienne et son retour à son état naturel dans le monde et dans la région et son rétablissement au sein de la Ligue arabe», a-t-il déclaré. De son côté, la Tunisie qui accueillera en mars le Sommet annuel de l'organisation panarabe, a estimé que la «place naturelle de la Syrie est dans le giron arabe», soulignant le poids et l'importance de ce pays, appelant les dirigeants des pays arabes lors de leur prochaine réunion, à décider de la manière de réintégrer la Syrie. Par ailleurs, l'Arabie saoudite, semble encore réticente à une normalisation avec la Syrie et à sa réintégration au sein de l'organisation panarabe. Toutefois, Damas a indiqué qu'elle n'allait pas solliciter son retour. Le chef de la Ligue arabe a, pour sa part, fait allusion à un manque de «consensus» parmi les pays membres sur cette question.