La délégation sahraouie Les prochains pourparlers entre Sahraouis et Marocains se présentent sous de mauvais auspices. Le Maroc considérant que son plan d'autonomie représente la seule issue au conflit du Sahara occidental. Le représentant personnel du secrétaire général de l'ONU s'échine à relancer des négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario. Ses efforts sont-ils voués à l'échec? La question mérite d'être posée. Etant donné l'intransigeance marocaine, le Maroc ne jurant que par sa proposition, elle s'impose. La seconde table ronde entre les deux parties au conflit programmée pour le mois de mars par le successeur de Christopher Ross s'annonce sous haute tension. Les prochains pourparlers entre Sahraouis et Marocains se présentent sous de mauvais auspices. Le Maroc considérant que son plan d'autonomie représente la seule issue au conflit du Sahara occidental. L'ambassadeur marocain auprès des Nations unies, Omar Hilale, a déclaré que «l'autonomie proposée par Rabat était tout ce qui peut être proposé pour le règlement du conflit au Sahara occidental». La réaction des responsables sahraouis a aussitôt fusé. Elle a tout simplement fustigé les propos tenus par le diplomate marocain et mis en garde contre le danger que représente cette option en complète contradiction avec le processus onusien. Ce genre de déclaration «n'exprime par une volonté réelle du négociateur marocain de parvenir à la paix et au règlement du conflit au Sahara Occidental» a souligné l'ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger lors d'une conférence de presse qu'il a animée dimanche dernier au siège de l'ambassade sahraouie. Abdelkader Taleb Omar a dans la foulée de son observation mis en garde contre le «danger»de la poursuite de la positon marocaine qui est contradictoire et ne répond pas aux objectifs du Conseil de sécurité et aux efforts de l'envoyé personnel du secrétaire général onusien au Sahara occidental, Horst Kohler. Le diplomate sahraoui a qualifié les propos de l'ambassadeur marocain de «retour au point de départ du processus de négociation». Le dernier briefing présenté par M. Kohler devant le Conseil de sécurité «appelle à trouver une solution politique à la question sahraouie à condition que les parties au conflit, le Maroc et le Polisario, coopèrent ainsi que les pays voisins, membres du Conseil de sécurité et la communauté international en général à l'effet de trouver une solution garantissant le droit du peuple sahraoui à l'indépendance à travers l'organisation du référendum d'autodétermination», a rappelé Abdelkader Taleb Omar. Il va falloir aussi et surtout compter sur la position de l'administration américaine qui, après avoir fait pression sur le Conseil de sécurité pour réduire de six mois le mandat de la Minurso, a affiché sa volonté de mettre fin au conflit du Sahara occidental à travers l'organisation d'un référendum d'autodétermination. En ce qui concerne la Minurso, la Maison-Blanche est claire: «Nous ne soutiendrons que les opérations efficaces et efficientes, et nous chercherons à rationaliser, reconfigurer ou mettre fin aux missions qui ne sont pas en mesure de remplir leur mandat ou à favoriser une paix durable», a averti le conseiller à la sécurité nationale du président américain qui a regretté que le référendum d'autodétermination prévu lors du cessez-le-feu de 1991 ne se soit pas tenu depuis près de 30 ans. «27ans de déploiement, 27 ans et la mission est toujours là, comment pouvez-vous justifier cela?», s'est interrogé, le 13 décembre 2018, John Bolton. lors de la présentation de la stratégie américaine, consacrée aux missions de maintien de la paix déployées en Afrique. Une sortie médiatique qui réduit celle de l'ambassadeur marocain à l'Onu à de simples gesticulations.