Le représentant du Front Polisario aux Nations unies, Sidi Mohamed Omar, a dénoncé les mauvais traitements de la part des autorités marocaines envers les Sahraouis, relevant une menace pour leurs vies au niveau de la zone tampon d'El Guerguerat, dans le sud-ouest du Sahara occidental, où le cessez-le-feu en vigueur depuis 1991 est violé par le Maroc. Dans une lettre adressée au secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix des Nations unies, M. Jean-Pierre Lacroix, après l'immolation du jeune Sahraoui Ahmed Salem Ould Ahmed Ould Lemgheimadh, samedi dernier à El Guerguerat, en signe de protestation contre les mauvais traitements perpétrés à son encontre par les officiers marocains, M. Mohamed Omar a attiré l'attention sur ce très grave et triste incident et le danger orchestré contre la vie des citoyens sahraouis. "Tout en attirant votre attention sur ce très grave et triste incident, nous voudrions souligner que la présence fréquente du Maroc dans la zone tampon à El Guerguerat ne soulève pas seulement des questions fondamentales relatives au cessez-le-feu et aux accords annexes cités par le Conseil de sécurité dans sa résolution 2414 de 2018 (...) mais Ils (les incidents) mettent en danger la vie de nombreux Sahraouis, comme en témoigne le cas du jeune (Ahmed Ould Lemgheimadh)". M. Mohamed Omar a affirmé que "cette situation ne peut plus être tolérée et les Nations Unies doivent assumer toutes leurs responsabilités et veiller au plein respect du cessez-le-feu et des termes de l'accord militaire no 1". Le 27 janvier dernier, Ahmed Salem Ould Ahmed Ould Lemgheimedh a observé un sit-in au "point de passage" d'El Guerguerat lorsque la douane marocaine, dans le cadre de sa politique discriminatoire systématique à l'égard des Sahraouis, a confisqué sa marchandise et tenté de l'éloigner par la force. Face à une telle pratique répressive, le jeune citoyen sahraoui homme s'est immolé par le feu et sa vie est en danger, a écrit le Front Polisario, précisant qu'en dehors de ses blessures graves, le jeune a été transféré à l'hôpital où son état demeure "très critique". L'ambassadeur sahraoui fustige les déclarations marocaines contraires au règlement onusien L'ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger, Abdelkader Taleb Omar a fustigé, dimanche, les dernières déclarations du délégué marocain auprès de l'ONU, à travers lesquelles il a tenté d'évoquer à nouveau le prétendu plan d'"autonomie", mettant en garde contre le danger de cette position complètement contradictoire avec le processus onusien. Dans une déclaration à l'APS au siège de l'ambassade sahraoui à Alger, l'ambassadeur sahraoui a exprimé l'indignation et le rejet de la Direction sahraouie des déclarations du délégué marocain Omar Hilale qui avait indiqué que dit que "+l'autonomie+" proposée par Rabat était "tout ce que peut être proposé pour le règlement du conflit au Sahara Occidental", des propos que l'ambassadeur sahraoui a qualifiés de "retour au point de départ du processus de négociation". Après avoir noté que ce genre de déclaration "n'exprime par une volonté réelle du négociateur marocain de parvenir à la paix et au règlement du conflit au Sahara Occidental", le diplomate sahraoui a mis en garde contre le "danger" de la poursuite de la positon marocaine qui est contradictoire et ne répond pas aux objectifs du Conseil de sécurité et aux efforts de l'envoyé personnel du Secrétaire général onusien au Sahara Occidental, Horst Kohler. Il a souligné, par ailleurs, que le dernier briefing présenté par M. Kohler devant le Conseil de sécurité "appelle à trouver une solution politique à la question sahraouie à condition que les parties au conflit, le Maroc et le Polisario, coopèrent ainsi que les pays voisins, membres du Conseil de sécurité et la communauté international en général à l'effet de trouver une solution garantissant le droit du peuple sahraoui à l'indépendance à travers l'organisation du référendum d'autodétermination. L'ambassadeur sahraoui a déploré l'attachement du Maroc à "la proclamation de souveraineté" sur le territoire sahraoui comme si que l'affaire a été résolue en sa faveur, alors que tout atteste, à travers les résolutions onusiennes et la CJUE, que "le Maroc n'a aucune souveraineté sur le Sahara Occidental et qu'il s'agit d'une question de décolonisation". Il a réaffirmé, dans ce sens, que ces positions affichées par le Maroc ne font qu'entraver les efforts onusiens tout en se mettant en opposition à la nouvelle dynamique lancée récemment grâce à la réduction du mandat de la Minurso en reliant le renouvèlement de son mandat aux résultats réalisés. M. Taleb Omar a fait savoir que le climat crée par le Maroc, à savoir la fermeture des territoires occupés en interdisant les visites et en expulsant les journalistes ..., "n'aide pas et ne reflète pas une réelle volonté de s'orienter vers un règlement pacifique de la cause sahraouie".