Des sources crédibles rapportent à L'Expression que le général de corps d'armée, Mohamed Lamari a répondu par écrit au secrétaire général du FFS, Ahmed Djeddai concernant «l'affaire Bouhadef». La réponse du chef d'état-major de l'ANP est aussi courte que sèche: «Vous vous trompez de destinataire...», a-t-il écrit dans un message qui se veut une réponse à la requête du parti de Hocine Aït Ahmed, adressée le 28 décembre 2001 à l'état-major de l'ANP. Une requête dans laquelle il porte à la connaissance de l'armée «le harcèlement» dont serait l'objet le chef du groupe parlementaire du FFS, le député Mustapha Bouhadef. Ces sources estiment que le chef d'état-major de l'ANP répond pour la seconde fois au FFS, dans des termes similaires pour défendre la même position ; à savoir que «l'ANP ne saurait être impliquée dans le jeu politique» auquel s'adonne le FFS ou un quelconque autre parti. La réponse du général Lamari fait également allusion au fait que «l'ANP n'est pas une institution de police», signifiant en conséquence à Djeddaï qu'il se trompe de «destinataire». Le CEM/ANP avait, en effet, durant le mois de mai 2001, répondu à Ali Kerboua, alors premier secrétaire du FFS, qui avait adressé «aux vrais décideurs» une copie du «mémorandum pour une transition démocratique» élaboré par le parti. La réponse était pratiquement du même acabit puisque le général Lamari avait, alors, écrit: «L'ANP n'est pas concernée par la démarche de ce parti.» Reste qu'au-delà de ce jeu de correspondances, il apparaît aux observateurs avertis que la démarche du FFS, qui dénonce le «harcèlement» de son député, sombre, à son tour, dans le harcèlement de l'institution militaire. Il est évident que sur le plan de la procédure, le FFS se devait de s'adresser au commissariat de police compétent sur le territoire où les éventuels faits se seraient produits. Ces observateurs indiquent notamment qu'il devait «saisir la justice au lieu des autorités militaires» en ajoutant que dans l'intérêt public, le FFS se devait de «rendre publics les détails de ce prétendu harcèlement, loin de toute instrumentalisation politicienne de cette affaire».