«Un artiste en quête de compréhension et qui aspire à l'affirmation», lit-on dans un de ses catalogues. Voilà qui est dit. Dans le cadre du 4e festival «Les nuits d'Orient», cinq artistes peintres algériens, Nourredine Chegrane, Arezki Larbi, Djahida Houadef, Abderahmane Aïdoud et Amor Driss Dokmane, ont été récemment invités aux côtés de 17 artistes dijonnais de l'atelier «Arts tendances» du centre social Balzac de Dijon. Aussi, placé sous le thème« Art et patrimoine », une exposition croisée devra se tenir du 30 novembre au 7 décembre comprenant un programme aussi riche que diversifié pour confronter en toute amitié deux cultures pour un même projet d'échange. Cet échange bénéficie de l'appui du Centre culturel français à Alger, du club Convergence du Creusot, du Centre social Balzac, de la Maison de la Méditerranée de Dijon et de l'association «Un livre, une vie.» «Cinq artistes-peintres, ainsi qu'un écrivain (journaliste), viennent d'Algérie nous faire partager leur regard sur leur pays, à travers leurs oeuvres. Elles sont des invitations à découvrir une expression artistique à la fois proche et éloignée de nos références. Les cinq artistes-peintres invités appartiennent à trois générations successives et résument les aspects multiples et généraux des arts plastiques en Algérie.» C'est ce que nous pouvons lire sur la présentation du projet. Si l'attention est louable à plus d'un titre et la manifestation fort intéressante car regroupant un ensemble d'artistes plasticiens d'ici et d'ailleurs, les faits au final sont moins reluisants. En effet, sur les cinq, deux artistes-peintres ne pourront pas s'envoler pour la France et honorer de leur présence cette invitation, tout simplement pour refus d'octroi de visa. Un fait plus que gênant, surtout lorsqu'il s'adresse à des intellectuels qui par conséquent ne constituent aucunement un danger pour la France ni pour un quelconque autre pays étranger, d'autant que même si le délai dépassait la date de cet événement artistique, il est de leur droit de vaquer à toute autre rencontre ou aventure culturelle à même de créer des liens, de fructifier leurs connaissances ou tout bonnement s'inspirer et prendre le pouls de la vie culturelle et artistique en France, pays dit des «lumières». Ces deux plasticiens sont Arezki Larbi et Djahida Houadef. Cette dernière se dit «furieuse», d'autant qu'elle aurait aimé trouver un mot de justification expliquant ce refus. Djahida Houadef est grandement déçue car ses tableaux sont partis sans elle et seront exposés sans la présence de leur auteur. Pour rappel, cette artiste-peintre diplômée de l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger compte à son actif près d'une dizaine d'expositions collectives et nombreuses expositions individuelles. Elle a reçu en outre plusieurs distinctions et prix. Dans ses oeuvres, les femmes peintes par Djahida Houadef ont souvent cette vision onirique, à la fois pure et sensuelle. Un regard naïf mais cependant inquiet, soulevant autant d'énigmes. Des peintures qui méritaient d'être présentées par l'artiste elle-même.